Oukidja sanctionné, Bölöni contesté, joueurs en autogestion... le FC Metz se fissure au pire moment

Il y a meilleure manière de se plonger dans le sprint final du championnat. Giflés à domicile contre Monaco samedi dernier (5-2), les Messins viennent de passer des derniers jours agités. En début de semaine, leur entraîneur, Laszlo Bölöni, leur a fait un débriefing vidéo sur leur premier quart d’heure catastrophique, lors duquel Metz a encaissé trois buts.

Le coach roumain a surtout insisté sur l’inefficacité des siens sur la période, puisqu’il estime que son équipe a manqué deux face-à-face qui auraient pu changer la physionomie du match. Une manière de voir le positif. Pas sûr que l’argument ait convaincu ses joueurs. Car certains sont très circonspects quant à ses choix. Contre Monaco, il a fait confiance à une défense à cinq en ressortant du placard Abou Lo, pas utilisé depuis la deuxième journée, et Koffi Kouao, qui n’avait plus joué depuis le 3 décembre…

De quoi interpeller - même s’il y avait des absents -, surtout après une trêve internationale où sept éléments étaient en sélection. Ce qui limite les possibilités de travail à l'entraînement. "Le coach a ses consignes, que l’on soit d’accord ou pas, ce sont ses choix, disait le latéral Kévin Van Den Kerkhof. Nous, joueurs, si on n’est pas d’accord, on se parle entre nous, on fait nos choix aussi. On a un coach, un staff, on les écoute et si ça ne va pas, on prend les choses en main. On applique les consignes mais si ça ne va pas sur le terrain, on se parle et on essaie de changer les choses." Le groupe pourrait donc, parfois, s’autogérer.

Oukidja fait des remous

La semaine a aussi été marquée par le "cas Oukidja". Coupable d’une énorme erreur sur le quatrième but de Monaco en tentant une talonnade contrée par Balogun, le portier avait fait son autocritique, plutôt salée, au micro du diffuseur. Enervé, frustré, il ne s’était pas arrêté face aux autres journalistes après le match – tout comme les cadres Mathieu Udol ou Ismaël Traoré –, semblant désabusé.

Le mardi, le gardien a publié sur Instagram une vidéo tactique, qui expliquait comment bien défendre en équipe avec la légende suivante: "A méditer Mr…". Un message, semble-t-il, dirigé directement vers Laszlo Bölöni. Mais il a vite été supprimé et l’entourage du joueur explique qu’Oukidja n’est pas directement l’auteur de la publication. Le gardien a tout de même été convoqué par la direction du club ce jeudi, en présence notamment de Bölöni et du directeur sportif, Pierre Dréossi, pour aborder cette situation tendue. "Il a reçu une sanction, celle que prévoit le règlement intérieur du club", a dit l’entraîneur en conférence de presse.

Le club, justement, se fait discret sur cette passe difficile traversée. Alexandre Oukidja est malgré tout attendu dans le groupe contre Brest, sans garantie d’être titulaire. Le coach, lui, ne semble pas menacé puisque son président, Bernard Serin, continue de le soutenir publiquement. En attendant, le FC Metz est très mal embarqué, avec trois points de retard sur le barragiste alors qu’il reste au programme Lens, Lille, Rennes ou encore Paris.

Article original publié sur RMC Sport