Ces organisations islamistes turques qui sont gavées de fonds européens

Recep Tayyip Erdogan, le président turc, le 22 avril dernier.  - Credit:Thaier Al-Sudani/AP/Sipa
Recep Tayyip Erdogan, le président turc, le 22 avril dernier. - Credit:Thaier Al-Sudani/AP/Sipa

« N'est-il pas temps pour l'Occident de décider de quel côté il se range ? » La question est posée par Can Dündar, célèbre journaliste turc menacé par Erdogan et qui vit en exil en Allemagne, au sujet de son pays natal. Condamné en Turquie, in absentia, à vingt-sept ans de prison pour « espionnage », le journaliste dénonce la double hypocrisie qui caractérise les relations entre la Turquie et l'Union européenne. Et, pour lui, la révélation d'un nouveau scandale d'attribution de fonds européens à des organisations islamistes turques proches de la famille du président Recep Tayyip Erdogan en est une nouvelle illustration.

Mi-mai, un autre journaliste turc, lui aussi forcé à l'exil, Metin Cihan, a publié une enquête sur les attributions de fonds européens à des organisations turques démontrant que les structures pro-Erdogan parvenaient à en capter une bonne partie. Ces révélations ont suscité une levée de boucliers chez les démocrates turcs. Mais très peu de réactions du côté européen, à quelques jours, pourtant, des élections européennes.

Des structures pro-régime et anti-européennes

Le journaliste, soutenu par le Centre européen pour la liberté de la presse et des médias, à Leipzig (Allemagne), constate que l'argent européen attribué à la Turquie, pays candidat à l'Union dont les négociations d'adhésion ont été lancées en 2005, bénéficie à des structures pro-régime et anti-européennes telles que la chaîne de radio et de télévision publique TRT, le think tank S [...] Lire la suite