“Ophélie” de Millais : l’artiste derrière la muse enfin célébrée

Ses longs cheveux auburn, son teint diaphane et sa robe flottant au milieu des fleurs l’ont immortalisée à jamais comme la célèbre Ophélie préraphaélite. Incarnant l’Ophélie de Hamlet qui se suicide par noyade dans la toile peinte en 1852 par John Everett Millais, Elizabeth Siddal (1829-1862) est l’une de ces muses éternelles de l’art. Mais elle était bien plus qu’un simple modèle : The Guardian dresse le portrait de cette “artiste à part entière”, dont les œuvres sont aujourd’hui redécouvertes.

Les visiteurs pourront contempler 17 dessins et aquarelles de celle qui fut également poétesse à la Tate Britain, à Londres, qui consacre une exposition du 6 avril au 24 septembre à la génération Rossetti, ces peintres préraphaélites britanniques inspirés par Dante Gabriel Rossetti, l’époux d’Elizabeth Siddal.

L’historienne Glenda Youde, autrice d’une nouvelle étude sur l’artiste, affirme au quotidien britannique qu’“on peut voir son influence sur le style des peintures que Rossetti a lui-même réalisées du vivant de Siddal, et surtout après la mort de celle-ci” en comparant les œuvres des deux époux, qui partageaient le même atelier.

Pourtant, de son temps, son œuvre fut critiquée et considérée comme une “pâle imitation” de Rossetti par les autres préraphaélites, tombant quelque peu dans l’oubli jusqu’à ce jour.

Une courte vie bien remplie

Longtemps cantonnée à l’image d’une femme dépressive – elle avait accouché d’une fille mort-née en 1861 et est décédée prématurément un an plus tard, à 32 ans –, Elizabeth Siddal est désormais célébrée en tant que “femme indépendante, qui n’était pas seulement une artiste talentueuse mais également quelqu’un qui a eu une forte influence sur la carrière de Rossetti”, explique le Guardian, qui retrace la vie de cette femme aux mille facettes.

Adolescente, Elizabeth Siddal a travaillé dans une boutique de vêtements du centre de Londres, où elle a appris en autodidacte à dessiner des robes. C’est en 1849 qu’elle rencontre des préraphaélites et devient modèle pour Rossetti, puis en 1852, pour Millais et d’autres comme William Holman Hunt. Elle se met alors à dessiner et à peindre, encouragée par son compagnon, Rossetti, qu’elle épouse en 1860, et son mécène, John Ruskin. Elle écrit aussi de la poésie, relève le journal.

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