OL-Barça, affiche idéale? Pourquoi la Ligue des champions féminine ne peut pas rêver d'une plus belle finale

L’expression "jamais deux sans trois" va-t-elle porter chance aux Lyonnaises ce samedi, lorsqu’elles entreront sur la pelouse du stade San Mamés de Bilbao? Pour leur 11e finale de Ligue des champions - un record - les joueuses de Sonia Bompastor retrouvent le Barça pour la troisième fois en cinq ans à ce stade de la compétition, pour une affiche cinq étoiles.

Deux palmarès impressionnants

Il suffit de regarder le nom des vainqueurs de la C1 sur les dernières années pour se rendre compte de la domination des deux équipes. Depuis 2015 et la victoire de Francfort face au PSG, l’OL et le Barça se sont partagés la récompense, avec un net avantage pour la formation française (six sacres contre deux pour les Catalanes). Octuples vainqueures de la compétition (2011, 2012, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020, 2022), les coéquipières de Wendie Renard sont opposées aux quadruples finalistes en titre. Sur ces trois dernières finales, le Barça en a gagné deux (face à Chelsea en 2021 et Wolfsburg en 2023) et perdu une… face à l’OL, en 2022.

Le nouveau classique du football européen

Car oui, voir l’OL et le Barça en finale devient une habitude. Cette année sera le troisième rendez-vous entre les deux équipes en cinq ans, la cinquième confrontation de leur histoire. Le bilan jusqu’ici? Il est très flatteur pour les Lyonnaises, qui ont toujours gagné face aux Espagnoles en quatre matchs. Lors de la saison 2017-2018, les Fenottes avaient fait respecter la loi en quart de finale (victoires 2-1 et 1-0). En finale à Budapest en 2019, l’OL s’était facilement imposé (4-1), avant de remettre ça à Turin trois ans plus tard (3-1).

Véritables machines à gagner sur la scène continentale (110 succès en 141 matchs joués), les Lyonnaises détiennent le record de titres consécutifs (5 entre 2016 en 2020), de finales (11), de victoires consécutives (31) ou encore de buts marqués dans la compétition (488). Mais le Barça, sur le toit de l’Espagne depuis 2012, grignote peu à peu son retard sur la concurrence en Ligue des champions et cherche à devenir la nouvelle référence en Europe, en témoigne les records d’affluence régulièrement battus (91.553 spectateurs en demi-finale de C1 face au Real Madrid en 2022).

Un casting cinq étoiles

La domination entre l’OL et le Barça va bien au-delà du palmarès. Les deux équipes possèdent dans leurs rangs ce qui se fait de mieux dans le football féminin. En témoigne notamment la présence de trois des quatre lauréates du Ballon d’or: Ada Hegerberg côté lyonnais, Alexia Putellas (deux fois) et Aitana Bonmati côté catalan. Si le Barça est majoritairement composé d’Espagnoles championnes du monde (Coll, Paralluelo, Paredes, Batlle, Caldentey notamment), le club fait confiance aussi aux joueuses étrangères (Walsh, Bronze, Graham Hansen, Rölfo) pour bâtir un collectif façonné par Jonatan Giráldez, l’entraîneur catalan, qui dispute ce samedi son dernier match européen sur le banc du Barça après avoir annoncé son départ plus tôt dans la saison.

Côté lyonnais, le secteur offensif a été renforcé l’été dernier avec les arrivées de Melchie Dumornay (ex-Reims) et surtout Kadidiatou Diani, en provenance du PSG, venue pour compléter un secteur déjà bien fourni avec Ada Hegerberg, Eugénie Le Sommer, Delphine Cascarino ou Amel Majri. L’ancienne Parisienne s’est d’ailleurs parfaitement acclimatée à son nouveau club et rayonne en C1, puisqu’elle est la meilleure buteuse de la compétition (huit réalisations en dix rencontres). Avec l’expérience de la défense, menée par la charnière Renard-Gilles, et la complémentarité du milieu Horan-Van de Donk-Damaris, Sonia Bompastor a plusieurs atouts dans sa manche pour aller reconquérir un trophée qu’elle est la seule à avoir gagné en tant que joueuse et entraîneure.

Des attaques de feu

Le duel Lyon-Barça, c’est aussi l’assurance d’un festival offensif entre les deux meilleures attaques de la compétition. Pendant que l’OL a scoré à 36 reprises en dix matchs, les Espagnoles ne sont pas en reste avec 34 réalisations, loin, très loin devant les demi-finalistes malheureux Chelsea (20) et le PSG (18).

Surtout, le danger vient de partout des deux côtés. Chez les Fenottes, si Diani domine le classement des buteuses, Hegerberg (meilleure scoreuse de l’histoire de la compétition avec 64 buts dont 5 cette saison), Majri (4), Gilles, Cascarino (3), sans oublier le gabarit de Wendie Renard (1,87m) peuvent apporter le danger.

Côté barcelonais, le tableau de marque est mieux réparti et mené par la pépite Salma Paralluelo (6), suivie de près par Bonmati et Graham Hansen (5). Face au feu d’artifice offensif annoncé, les défenses devront être aussi solides que depuis le début de la compétition (huit buts concédés pour le Barça, 10 pour l’OL).

Deux équipes lancées comme des boulets de canon

En quête d’un incroyable triplé championnat-Coupe-Ligue des champions comme en 2021, les Barcelonaises sont déjà assurées de remporter leur cinquième Liga de rang (la neuvième de leur histoire) à deux journées de la fin, le tout en étant invaincues (28 victoires, un nul) et ont glané leur 10e Coupe de la Reine la semaine passée face à la Real Sociedad (8-0).

En face, l’élimination en demi-finale de la Coupe de France face à Fleury n’a pas freiné les ambitions des Lyonnaises. Largement leader à la fin de la phase régulière de la D1 Arkema avec onze points d’avance sur le PSG, l'OL est allé chercher son 17e titre en battant les Parsiennes en finale du championnat (2-1), quelques semaines après avoir mis fin à leur rêve européen au stade des demi-finales (3-2, 2-1). Tout est donc réuni pour un final aussi indécis que spectaculaire au pays Basque.

Article original publié sur RMC Sport