Ocean Viking: le préfet du Var annonce la prise en charge de 44 mineurs par l'Aide sociale à l'enfance

Le navire Ocean Viking de l'ONG
Le navire Ocean Viking de l'ONG

Les 234 passagers du navire humanitaire Ocean Viking accueillis en France ont tous été transférés dans la "zone d'attente internationale" de Giens, annonce ce samedi soir le préfet du Var dans un communiqué de presse. Parmi eux, 44 mineurs isolés ont ensuite été pris en charge par les services sociaux et relogés en dehors du centre de Giens.

Premier des 230 migrants débarqués à Toulon vendredi à avoir été évacué du port militaire, un rescapé est toujours hospitalisé. Un autre a également été hospitalisé ce samedi.

Début de l'examen des demandes d'asile

La logistique de la "zone d'attente internationale" est confiée "à des associations agréées de la sécurité civile, précise la préfecture. Des distributions d'habits et de produits d'hygiène ont été organisées" ce samedi. Et d'ajouter:

"Des associations agréées de soutien humanitaire (...) sont également présentes afin d'accompagner les personnes dans leurs démarches, notamment le rétablissement des liens familiaux."

À ce stade, chaque personne accueillie a exprimé le souhait de faire une demande d'asile, d'après la préfecture. À ce titre, 16 agents de l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) sont arrivés sur place ce samedi.

"Les entretiens pour l'examen des demandes d'asile sont sur le point de commencer", souligne la préfecture du Var.

La colère des associations humanitaires

Cette "zone d'attente internationale", établie sur un centre de vacances de la presqu'île de Giens à une vingtaine de kilomètres de Toulon, a été créée spécialement pour que ces migrants ne soient pas considérés comme étant en France. Il leur est d'ailleurs interdit d'en sortir avant une première évaluation de leur demande d'asile.

Une situation qui a déclenché la colère de plusieurs organisations dont l'Association nationale d'assistance aux frontières pour les étrangers (Anafé), la Ligue des droits de l'homme ou le Syndicat des avocats de France.

"Il n'y a pas les mêmes garanties sur les droits" pour les migrants que s'ils étaient sur le sol national, a déploré samedi auprès de l'AFP la directrice de l'Anafé Laure Palun, dénonçant un "choix politique" de la France. "L'accueil, ce n'est pas de l'enfermement", a-t-elle affirmé.

Discordes politiques

L'ire de l'extrême droite française n'est pas retombée ce samedi après l'accueil inédit de ce bateau ambulance opérant au large de la Libye. La figure du Rassemblement national et députée Marine Le Pen a dénoncé un "acte d'incitation" de la part du gouvernement qui pourrait attirer davantage de migrants.

"Il faut s'attaquer aux racines, (...) aux passeurs", a-t-elle prôné en marge d'une visite du Salon Made in France à Paris.

À l'opposé, la gauche, comme Jean-Luc Mélenchon, a vanté un "acte d'humanité". Depuis le début de l'année, 1.891 migrants ont disparu en Méditerranée, en tentant de rejoindre l'Europe, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).

Article original publié sur BFMTV.com