Ocean Viking : le gouvernement freine et renvoie l’Italie au droit européen

Sur France 2, Bruno Le Maire balaye l’idée d’accueillir l’Ocean Viking en France
Capture France 2 Sur France 2, Bruno Le Maire balaye l’idée d’accueillir l’Ocean Viking en France

MIGRANTS - L’Ocean Viking, qui transporte 234 migrants à son bord, ne débarquera pas en France, a insisté Bruno Le Maire, ce jeudi 10 novembre. Invité sur le plateau des 4 Vérités sur France 2, le ministre de l’Économie a rappelé que « la règle européenne c’est que le bateau doit débarquer dans le port le plus proche, qui est un port italien ».

« Si on commence à dévier [de la règle européenne] il n’y a plus de solidarité, plus de gestion efficace des flux migratoires », a-t-il insisté, balayant ainsi pour l’heure la possibilité d’un débarquement en France. « Si nous avons défini des règles, c’est pour qu’elles soient appliquées », a-t-il ajouté. Présent sur LCI, son collègue des Transport, Clément Beaune disait peu ou prou la même chose, renvoyant Rome à ses responsabilités.

Ce bateau de l’ONG SOS Méditerranée se dirige actuellement vers la France après le refus de l’Italie d’accueillir les migrants. SOS Méditerranée, constatant « l’impasse totale du côté de l’Italie », qui n’a accédé à aucune de ses 43 demandes de port sûr, avait finalement demandé l’assistance de la France mardi. Mais le navire n’avait « toujours pas de réponse officielle » mercredi matin, avait indiqué à l’AFP la directrice de l’ONG Sophie Beau.

Paris dénonce un « comportement inacceptable » de l’Italie

Mardi soir, les services de la nouvelle Première ministre italienne d’extrême droite Giorgia Meloni avaient fait savoir qu’elle remerciait la France, qui, selon eux, aurait accepté d’accueillir l’Ocean Viking. Mercredi Antonio Tajani a affirmé dans une interview que le président Emmanuel Macron lui-même aurait décidé « d’ouvrir le port de Marseille ».

Dès mardi soir, Paris avait opposé un démenti à ces affirmations, dénonçant le « comportement inacceptable » de l’Italie, « contraire au droit de la mer et à l’esprit de solidarité européenne », selon une source gouvernementale à l’AFP.

Sur LCI, Clément Beaune est revenu sur cette déclaration italienne : « Je ne crois pas que ce soit le cas », a-t-il dit sur le prétendu feu vert de Macron. « Si on remet en cause le principe du port sûr le plus proche on va au-devant de situations de grave danger humanitaire », a-t-il ajouté sur le plateau de l’Interview Politique. Mercredi, la Corse et la ville de Marseille ont proposé d’ouvrir leurs ports.

Un bras de fer avait déjà opposé les Européens à l’Italie il y a quatre ans, sous le gouvernement de Matteo Salvini, sur l’accueil des bateaux humanitaires recueillant des migrants. Paris et Rome s’étaient notamment accrochés autour du sort de l’Aquarius, l’ancien navire de l’ONG SOS Méditerranée, qui avait finalement dû débarquer à Valence en Espagne.

Avec l’arrivée à Rome du gouvernement le plus à droite depuis la Seconde Guerre mondiale, qui s’est engagé à observer une ligne dure vis-à-vis des migrants, les tensions ont repris.

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