Nouveau sur Canal+ : la meilleure série policière du moment tire sa révérence

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De quoi ça parle ?

Dans la petite ville de Halifax de la Calder Valley, dans le Yorkshire, la sergente Catherine Cawood va bientôt déposer l’insigne. Sept mois, une semaine et trois jours la séparent de la retraite. Mais d’ici-là, elle va devoir affronter un quotidien toujours aussi âpre. Rien ne lui est épargné ; surtout pas le pire, lorsqu’elle est appelée sur les lieux d’une découverte macabre, des ossements ont été retrouvés dans un réservoir d’eau en maintenance. L'affaire s'annonce d’autant plus difficile que tout la ramène au sinistre Tommy Lee Royce.

Happy Valley, une série créée par Sally Wainwright avec Sarah Lancashire, James Norton, Siobhan Finneran, Rhys Connah…

Un épilogue poignant

Après sept longues années d’attente, on retrouve enfin la petite ville d’Halifax pour une troisième et dernière saison de l'excellente Happy Valley, carton de la BBC. Incarnée depuis ses débuts en 2014 par l’incroyable Sarah Lancashire, la sergente Catherine Cawood s’apprête à tirer sa révérence et rendre son insigne.

Le retour d'une série appréciée par la critique et le public après une longue interruption comporte toujours une part de risque. Celui de ne pas être à la hauteur des attentes. Les acteurs sont peut-être devenus trop âgés pour leurs personnages, l'équipe de production pourrait perdre le fil et peiner à retrouver l’authenticité de la série, ou encore le créateur – et en l’occurrence la créatrice – pourrait juste avoir envie d’en finir avec l'histoire le plus vite possible.

Heureusement pour nous, Sally Wainwright – créatrice, réalisatrice et productrice de la série – a mis tout son cœur et son talent dans ce dernier opus. La troisième et dernière saison d'Happy Valley n’a rien de superflu. En plus d’apporter une vraie conclusion à ses personnages et leur permettre de tourner la page d’une période particulièrement douloureuse de leur vie, la trame – avec son poids dramatique – est à la hauteur des attentes.

On reprend ainsi sept ans après la saison précédente. À quelques mois de sa retraite, le sergent Catherine Cawood est appelée à enquêter sur un corps découvert dans un réservoir asséché. Une connexion évidente avec le crime organisé et la corruption politique apparaît aussitôt, et tout revient à un visage tristement familier : celui de Tommy Lee Royce (James Norton).

Lorsque l'on se plonge dans la troisième saison, on remarque immédiatement que l'attente, aussi frustrante soit-elle, était tout à fait justifiée. Il fallait permettre à Ryan (Rhys Connah), le petit-fils de Catherine, de grandir et d’atteindre un âge qui viendrait tout remettre en question.

Son arrivée à l’âge compliqué de l’adolescence permet à Sally Wainwright d'amener l'histoire sur un terrain difficile, et de s'intéresser plus précisément à sa relation avec son père Tommy Lee Royce et les tensions qui en résultent entre Catherine et sa sœur Claire (Siobhan Finneran).

S'il y a une surprise notable dans cette saison, c'est bien la performance de Rhys Connor. Il est déjà difficile de trouver un enfant acteur capable d'apporter la réponse appropriée à un sujet aussi sombre, mais en trouver un qui puisse devenir un acteur capable de tenir tête à des interprètes chevronnés comme Sarah Lancashire et James Norton, c'est vraiment impressionnant.

Et il fallait qu’il soit impressionnant car cette saison est celle de l’histoire de Ryan plus que de n’importe qui d’autre. Bien sûr, on retrouve des intrigues secondaires qui, même si elles semblent déconnectées de l’intrigue principale, finissent par tisser des liens pour former un ensemble cohérent.

Parmi celles-ci, il y est question de violences domestiques dans un arc narratif passionnant et un peu trop vite interrompu. Il y a aussi les Knezevich, une famille de criminels dont on a déjà entendu parler dans les saisons précédentes qui font une entrée remarquée.

Mais on ne vous cachera pas que le plus passionnant dans cette troisième saison, c’est l’histoire entre Catherine et Tommy, engagés dans une dernière bataille pour l’âme de Ryan. Le jeune homme, curieux de connaître son père, doit faire un choix entre nouer une relation avec celui qui a poussé sa mère au suicide ou se ranger du côté de sa grand-mère qui a consacré sa vie à le protéger.

Sally Wainwright a déjà dit que pour elle Happy Valley n’est pas une série policière. C’est l’histoire d’une femme à la vie extrêmement compliquée et il se trouve qu’elle est agent de police. Et quand on regarde cette saison 3, cela devient évident. On pourrait presque qualifier la série de western. Un où Catherine est le shérif qui doit protéger sa ville des bandits et du méchant monsieur au grand chapeau noir.

On aura rarement vu un portrait de femme aussi puissant. Pour son écriture, la justesse de son interprétation. Mais aussi pour le choix de Sarah Lancashire qui prend le contre-pied de la femme flic sexy qui terrasse ses ennemis avec deux prises de krav-maga. Catherine n'est pas une inspectrice en tailleur. C'est une femme de terrain qui porte l'uniforme et le gilet jaune. Elle a 47 ans au début de la série et 56 à la fin.

Elle fait son âge qu'elle porte magnifiquement. Elle assume ses rondeurs aussi. Et ça ne l'empêche pas de courser des petits jeunes qui n'hésiteront pas à lui mettre des coups de poing en pleine figure. Et elle n'hésitera pas à rendre coup pour coup. Incontestablement, elle incarne une des héroïnes les plus épatantes et inspirantes du petit écran.

Happy Valley, les lundis à 21h sur Canal+, deux épisodes par soirée et disponible sur MyCanal.

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