Le mystère de l’étonnante fertilité des femelles rats-taupes nus est levé

Connues pour défier le cancer et le vieillissement, les femelles rats-taupes nus présentent aussi une fertilité étonnante pour un mammifère puisque celle-ci ne semble pas décliner avec le temps. Des scientifiques de l’université de Pittsburgh, aux États-Unis, pensent avoir percé le mystère de cette aptitude et ont publié leurs travaux dans la revue Nature Communications.

Présent en Afrique de l’Est, le rat-taupe nu est un animal social qui vit en colonie. Et comme les abeilles, ces mammifères sont gouvernés par une reine. Une reine dont la vie peut être relativement longue pour un rongeur − plus de trente ans. Une éternité, comparée aux quatre années que peut espérer vivre une souris des villes. Étonnamment, la reine rat-taupe peut mettre bas toute sa vie alors qu’une souris commune “voit sa fertilité baisser dès son neuvième mois”, écrit New Scientist.

Fertile comme une reine

C’est en étudiant les ovaires des femelles que Miguel Angel Brieño-Enríquez et ses collègues ont remarqué une spécificité importante. Chez les humains, les souris et d’autres mammifères, le stock d’ovules disponible pour une fécondation future est créé avant la naissance ou très peu de temps après, et décline graduellement. En revanche, “chez les rats-taupes, on trouve un grand nombre de cellules germinales à tous les stades de la vie testés [par les chercheurs] ”, note New Scientist. “Au huitième jour, les femelles présentent, en moyenne, 1,5 million d’ovules soit 95 fois plus qu’une souris au même âge”, dit Miguel Angel Brieño-Enríquez. Les scientifiques ont supposé que ces femelles pouvaient produire des ovules tout au long de leur vie.

Pour confirmer leur hypothèse, ils ont testé la fertilité d’une ouvrière qui, normalement, ne devrait pas pouvoir se reproduire pour ne pas concurrencer la reine. Pour cela, ils l’ont isolée et mise au contact d’un mâle dans une cage pendant quatre semaines. Résultat ? “L’ouvrière est devenue aussi fertile qu’une reine”, rapporte le chercheur de Pittsburgh.

Une découverte qui assurément “contribuera à une meilleure compréhension de l’infertilité chez les humains” et modifiera “la manière dont nous traitons la ménopause”, commente Scott Sills, du Centre de génétique avancée de Californie.

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