Mort de Thomas: Véran accuse l'extrême droite d'opposer "la France des cités" à l"autre France"

Olivier Véran clarifie ses propos. Lors d'un déplacement ce lundi à Crépol, plus d'une semaine après la mort de Thomas, tué à l'arme blanche lors d'une fête de village dans la Drôme, le porte-parole du gouvernement s'était inquiété d'un "risque de basculement de la société".

"Deux France qui ne seraient plus compatibles"

Le ministre délégué au Renouveau démocratique pointe désormais du doigt la responsabilité du Rassemblement national, après des violences de l'ultra-droite samedi.

"Il y a la velléité pour certains, d'opposer, de créer l'idée qu'il y aurait deux France vouées à s'opposer et à se faire la guerre: la France des cités et l'autre France", a jugé le ministre ce mardi matin sur France info.

Avant de regretter "l'idée selon laquelle deux France ne seraient plus compatibles" et qui "est portée par l'extrême droite qui, par définition, généralise l'insécurité à l'ensemble d'une communauté".

"À la justice de rendre la justice, pas aux Français eux-mêmes"

Près de 80 militants d'ultradroite ont défilé cagoulés ce samedi soir à Romans-sur-Isère, pour en "découdre" avec les jeunes du quartier de La Monnaie, dont sont originaires une partie des jeunes suspectés d'être impliqués dans la mort de Thomas le 18 novembre.

Présent à Crépol lundi, Olivier Véran avait assuré que c'était "à la justice de rendre justice, et pas aux Français eux-mêmes et entre eux". Ce qui a coûté la vie à Thomas n'est pas "une simple rixe en marge d'un bal de village" mais "un drame qui nous fait courir le risque d'un basculement de notre société, si nous ne sommes pas à la hauteur", avait-il encore estimé devant la presse.

Ce lundi, six personnes présentes à Romans-sur-Isère ont été condamnées avec des peines allant de six à dix mois de prison ferme avec mandat de dépôt, soit une incarcération immédiate.

"Des expéditions punitives" de l'ultra-droite

De quoi faire dire au porte-parole du gouvernement que l'ultra-droite "organise des expéditions punitives dans le but de faire mal et pourquoi pas tuer".

Olivier Véran a considérablement durci le ton ces derniers jours. Mercredi dernier, à l'issue du Conseil des ministres, Olivier Véran avait appelé à ne faire "en aucun cas de l'exploitation politique".

"Est-ce que (Crépol) reflète ce qu'est devenu la société française aujourd'hui ? Je suis peut-être un optimiste, mais je considère que notre société est plus solide que cela", avait encore jugé le porte-parole du gouvernement.

Le ministre de l'Intérieur a promis de son côté qu'il ne "laissera aucune milice faire la loi".

Article original publié sur BFMTV.com