Mort de Thomas: l'avocat d'un des suspects défend la piste d'"une altercation qui a viré au drame"

Une "situation extrêmement floue et incertaine". Plus de deux semaines après la mort de Thomas en marge d'une fête de village à Crépol dans la Drôme, dans la nuit du 18 au 19 novembre, l'avocat d'un des suspects a appelé, ce mardi 5 décembre sur BFMTV, à la "prudence".

Alors que les circonstances exactes ayant entraîné l'agression au couteau de l'adolescent restent indéterminées, le drame a pris une dimension nationale mobilisant notamment des membres de l'ultradroite en lien avec l'origine supposée des suspects.

"Il faut d’abord être prudent car c'est une enquête qui débute tout juste", a demandé Me Romaric Château, assurant qu'elle pourrait durer jusqu'à 24 mois.

Le déroulé encore loin d'être clair

Son client fait partie des neuf personnes mises en examen dans le cadre de cette affaire. Parmi elles, six ont été incarcérées. "Il conteste avoir porté un coup de couteau mortel", a complété l'avocat, tout comme les autres mis en cause.

Pour l'instant, les enquêteurs ont recueilli plus d'une centaine de témoignages et le déroulé de la soirée est encore loin d'être clair, a confié ce lundi à BFMTV une source proche de l'enquête, confirmant les informations du Parisien.

Alors que des premiers témoignages pointaient une possible expédition punitive préméditée, l'enquête est désormais tournée vers une altercation qui aurait eu lieu à l'intérieur de la salle des fêtes comme potentielle origine de l'agression.

Une thèse défendue par Me Romaric Château, s'appuyant sur un communiqué de presse du procureur de la République de Valence Laurent de Caigny. "Il a rappelé qu’il n'y avait pas de préméditation, pas de mobile raciste mais qu’on était plutôt face à une altercation qui a viré au drame", a lancé l'avocat sur notre antenne.

Des auditions "subjectives"

D'après Me Romaric Château, la prudence doit également venir du fait que les auditions de personnes sont "des éléments subjectifs".

Par exemple, le potentiel motif raciste à l'origine de l'altercation diffère selon les témoignages. Une amie du rugbyman qui a tiré les cheveux d'un homme rapporte l'avoir entendu dire: "J'ai envie de taper des bougnoules". De la même manière, d'autres témoignages affirment que des "propos hostiles aux blancs" ont été prononcés lors de la soirée.

Pour les enquêteurs, la question principale autour de ces propos rapportés est aujourd'hui de savoir quand ils ont été prononcés, a analysé une source proche de l'enquête. Le contexte est différent s'ils ont été dits avant la bagarre ou pendant celle-ci.

Article original publié sur BFMTV.com