Mort de Li Keqiang, ancien Premier ministre chinois, après une crise cardiaque

L'ancien Premier ministre chinois Li Keqiang est mort à 68 ans des suites d'une crise cardiaque, a rapporté ce vendredi un média d'État chinois. "Le camarade Li Keqiang prenait dernièrement du repos à Shanghai. Le 26 octobre, il a eu une crise cardiaque soudaine et est décédé à 00h10 le 27 octobre (jeudi à 16h10 GMT) après que toutes les mesures de sauvetage ont échoué", a rapporté l'agence de presse Chine nouvelle.

Figure politique populaire, Li Keqiang avait été remplacé à son poste de Premier ministre par Li Qiang en mars dernier alors qu'il exerçait cette fonction depuis 2013, après avoir été vice-Premier ministre pendant cinq ans.

Adepte des réformes économiques

Cet économiste de formation, parlant couramment l'anglais, était un fervent avocat de réformes économiques. Mais il avait vu ses projets en la matière entravés par l'autorité grandissante du président Xi Jinping dans ce domaine.

Son mandat a aussi été marqué par l'évolution du système politique en Chine, fondé initialement sur le consensus, mais qui est passé à un pouvoir beaucoup plus personnel sous Xi Jinping.

Le remplacement de Li Keqiang par Li Qiang, ex-chef du Parti communiste chinois (PCC) à Shanghai et homme de confiance de Xi Jinping, avait été perçu comme un signe que son programme réformateur était tombé en désuétude au moment où le gouvernement resserre son emprise sur une économie chinoise en perte de vitesse.

Li Keqiang avait fait son entrée très jeune en politique comme chef du Parti communiste d'une brigade de production en 1976 - l'année de la mort de Mao Tsé-toung, le fondateur de la République populaire de Chine en 1949.

Durant les premières années des réformes libérales de Deng Xiaoping, il avait suivi des études de droit à la prestigieuse Université de Pékin, complétées plus tard par un doctorat en économie rurale.

"Le dernier bastion de la raison et du coeur"

Puis, sous la houlette du président Hu Jintao, il avait grimpé les échelons de la Ligue de la jeunesse communiste, la pépinière de cadres du parti, et pris successivement la tête des provinces du Henan (centre), l'une des plus peuplées du pays, et du Liaoning (nord-est), un bastion industriel.

Lorsqu'il dirigeait le Henan au début des années 2000, les autorités de cette province avaient systématiquement entravé le travail des organisations non-gouvernementales et des journalistes chinois pour faire la lumière sur un énorme scandale de sang contaminé par le virus du sida.

Hors du champ des caméras, Li Keqiang s'était toutefois fait connaître pour son sens critique, un câble diplomatique publié en 2010 par Wikileaks révélant notamment qu'il doutait de la fiabilité des statistiques économiques chinoises.

Perçu en Chine comme un homme politique compétent, notamment en matière économique, Li Keqiang était devenu numéro deux du PCC lors du 18e congrès du parti en 2012. Il était ensuite devenu le Premier ministre de Xi Jinping de 2013 à 2023.

"Il y avait toujours le sentiment que Li Keqiang était le dernier bastion de la raison et du coeur" dans une ère redevenue "idéologique" en Chine, a réagi vendredi sur le réseau social X (anciennement Twitter) l'historien Jeremiah Jenne, qui vit à Pékin.

Article original publié sur BFMTV.com