Monique Olivier entendue au pôle "cold case" de Nanterre dans l'affaire Lydie Logé

Cela fait trente ans que les sœurs de Lydie Logé, une femme de 29 ans disparue le 18 décembre 1993 à Saint-Christophe-le-Jajolet, dans l'Orne, attendent des réponses. Si les deux enquêtes ouvertes de 1994 à 1998 et de 2004 à 2009 ont abouti à des non-lieux, la piste s'est tournée à la fin des années 2010 vers Michel Fourniret. Des traces ADN issues de composés organiques de Lydie Logé ont été trouvées dans la camionnette du tueur en série, mort en 2021.

C'est pourquoi sa femme, Monique Olivier -déjà condamné en décembre dernier à la réclusion criminelle à perpétuité pour sa complicité dans la mort d'Estelle Mouzin, de Joanna Parrish et de Marie-Angèle Domece- va être entendue par la juge d'instruction du pôle "cold case" du parquet de Nanterre, Sabine Khéris, à partir de 10h ce lundi 11 mars.

En novembre 2019, alors que les deux anciens époux avaient été placés en garde à vue dans cette affaire, Michel Fourniret avait reconnu à demi-mot avoir tué la jeune mère de famille dont le corps n'a jamais été retrouvé. Il avait laissé entendre que Monique Olivier était présente.

"Finir une boucle"

En 2021, cette dernière a ainsi été mise en examen pour "complicité de séquestration et enlèvement suivi de mort" dans le dossier Logé. "Retrouver le corps de Lydie Logé, c'est mettre un terme à toutes leurs attentes (des sœurs, NDLR), à toutes leurs angoisses et puis c'est finir une boucle", déclare l'avocate des deux sœurs de la femme disparue, Corine Herrmann, au micro de BFMTV.

"Nous attendons qu'elle communique avec nous, qu'elle se restitue dans ce dossier et qu'elle nous donne le plus d'éléments possibles, qu'elle nous aide à retrouver le corps", a-t-elle confié.

L'avocat de Monique Olivier, Richard Delgenes doute toutefois de la bonne coopération de sa cliente.

"Je pense que ce qu'elle attend, c'est de finir sa vie en prison, et qu'elle ne veut pas de nouveau procès. Donc quelqu'un qui ne veut pas de nouveau procès, n'a peut être pas intérêt à participer à une instruction, à répondre à la juge d'instruction", souligne-t-il à BFMTV.

À l'issue de tous ces interrogatoires, qui se dérouleront jusqu'au printemps, un nouveau procès pourrait donc s'ouvrir devant la cour d'assises pour Monique Olivier.

Article original publié sur BFMTV.com