Mobilisation au Brésil contre un projet de loi qui durcit les règles de l'avortement
Munis de pancartes, d'autocollants et de banderoles portant le slogan "un enfant n'est pas une mère", les manifestants ont scandé des slogans contre le projet de loi et ses partisans.
La semaine dernière, la chambre basse du parlement brésilien a adopté en première lecture un projet de loi qui assimile à un homicide l'avortement après 22 semaines de grossesse, même en cas de viol.
Certaines femmes ont revêtu les emblématiques capes rouges et bonnets blancs rendus célèbres par l'adaptation télévisée de "The Handmaid's Tale", le roman dystopique de Margaret Atwood qui se déroule dans une théocratie patriarcale.
Les critiques affirment que les femmes qui demandent un avortement tardif sont pour la plupart des enfants victimes de viols, car leur grossesse tend à être détectée plus tardivement.
Le Brésil n'autorise l'avortement en cas de viol que s'il existe un risque évident pour la vie de la mère ou si le fœtus n'a pas de cerveau fonctionnel.
En dehors de ces exceptions, le code pénal brésilien prévoit une peine d'emprisonnement d'un à trois ans pour les femmes qui interrompent une grossesse.
Certaines Brésiliennes se rendent à l'étranger pour se faire avorter.
Si le projet de loi est adopté, la peine sera de six à vingt ans de prison si l'avortement est pratiqué après 22 semaines.
Les critiques ont souligné que cela signifierait que les violeurs condamnés pourraient recevoir des peines moins lourdes que leurs victimes.
Les experts estiment que l'accès tardif à l'avortement reflète les inégalités en matière de soins de santé.