Otages, liens supposés avec LFI... Qu'est-ce que le FPLP ?

Le FPLP est accusé par Israël de retenir en otages une famille israélienne, dont le petit Kfir âgé de seulement 10 mois. Des liens avec La France Insoumise sont également évoqués. D'où vient cette organisation ?

Le FPLP milite en faveur de la libération de toute la Palestine (Photo by Yousef Masoud/SOPA Images/LightRocket via Getty Images)

Le Front Populaire de Libération de la Palestine fait à nouveau parler de lui. D’après Tsahal, l'armée de l'État d'Israël, le FPLP retiendrait en otages une famille israélienne, relaie Le Parisien. Kfir aurait été été kidnappé aux côtés de son frère Ariel, 4 ans, et de ses parents Yarden, 34 ans, et Shiri, 32 ans, lorsque des membres du Hamas ont commis un massacre dans les communautés du sud d’Israël, le 7 octobre dernier.

LFI nie tout lien

Alors que le FPLP n’a pour l’instant pas officialisé ou nié cette affirmation, la diplomatie israélienne affirme aussi que ce mouvement aurait des liens avec certains partis de la gauche française. Des accusations que nie la France insoumise.

"Nous ne connaissons pas le Front Populaire de Libération de la Palestine, nous n’avons jamais travaillé avec eux", a déclaré Manuel Bompard, le coordinateur des Insoumis, au micro de BFM-RMC. "Si le FPLP est responsable de prise d'otages, oui bien sûr je le condamne". Même son de cloche chez Éric Coquerel : "Nous n’avons pas de lien avec le FPLP, pas plus qu’avec le Hamas", martelait le député de Seine-Saint-Denis également à BFMTV.

Une invitation polémique

Ce n'est pas la première fois que la France insoumise est accusée d'être en lien avec le FPLP. La militante palestinienne Mariam Abou Daqqa avait été invitée par la députée LFI Ersilia Soudais à l'Assemblée nationale début octobre pour la diffusion du documentaire "Yallah Gazza". Mariam Abou Daqqa avait finalement été déprogrammée en raison de son appartenance au Front populaire de libération de la Palestine, une organisation considérée comme terroriste par l'Union européenne.

La présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet justifiait ce choix dans un communiqué : "Donner la parole à une personne membre d'une organisation terroriste à l'Assemblée nationale donnerait une tribune à la violence, à la haine et porterait une atteinte grave à nos principes démocratiques, plus encore eu égard à la situation actuelle au Proche-Orient".

Mariam Abou Daqqa avait aussi récemment été déprogrammée d’une conférence à l'Université Lyon II, pour les mêmes raisons, avant finalement de pouvoir y assister et prendre brièvement la parole. Mais qu’est-ce que le FPLP, le groupe auquel la militante appartient ?

En faveur de la libération de toute la Palestine

Fondé en 1967, le Front Populaire de Libération de la Palestine est un groupe politique et militant palestinien. Le FPLP a joué un rôle important dans le conflit israélo-palestinien et a été un acteur clé dans la politique régionale du Moyen-Orient.

Il a été particulièrement actif durant les années 1970, période pendant laquelle il a mené plusieurs actions armées, y compris des détournements d'avions, dans le but de sensibiliser le monde à la cause palestinienne. Ces actions visaient principalement des cibles israéliennes, mais aussi occidentales afin d'internationaliser le conflit. En France, le FPLP est notamment soupçonné d’être impliqué dans l’attentat en 1980 de la rue Copernic.

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Le FPLP se positionne en faveur de la libération de toute la Palestine, rejetant l'idée d'une solution à deux États. L'organisation s'était d'ailleurs vivement opposée aux accords d'Oslo en 1993, les considérant comme une trahison de la cause palestinienne. Membre actif de l'Organisation de libération de la Palestine, le mouvement a également joué un rôle dans la politique interne palestinienne.

Un poids politique affaibli aujourd'hui

En raison de ses activités militaires et attaques contre les civils, le FPLP a été placé sur la liste des organisations terroristes par l'Union européenne, les États-Unis, d'Israël, du Canada ou encore du Japon. Cependant, il conserve un certain soutien parmi les Palestiniens et dans certaines parties du monde arabe et international, étant perçu par certains comme un mouvement de libération légitime.

Au fil du temps, le FPLP a subi des divisions internes et a vu son influence diminuer, notamment avec la montée du Hamas. "Le FPLP ne représente plus grand-chose aujourd’hui, indique le chercheur Xavier Guignard au Parisien, son poids politique est faible sur une scène politique aujourd’hui très polarisée entre Fatah et Hamas".

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