Attentat de la rue Copernic : Hassan Diab jugé coupable et condamné à la perpétuité

Les avocats de l’association française des victimes de terrorisme, Corinne Adler qui avait 13 ans au moment de l’attentat de la rue Copernic
Les avocats de l’association française des victimes de terrorisme, Corinne Adler qui avait 13 ans au moment de l’attentat de la rue Copernic

PROCÈS -  Quarante-trois ans après l’attentat contre la synagogue de la rue Copernic à Paris, la cour d’assises spéciale a rendu son verdict ce vendredi 21 avril à l’égard de l’unique accusé, jugé en son absence et dont la cour n’aura vu que des photos en noir et blanc à divers âges de sa vie.

Les cinq magistrats professionnels, qui étaient partis délibérer vers 09H45, ont jugé le Libano-Canadien Hassan Diab coupable à la majorité de tous les chefs d’accusation. Il est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité et un mandat d’arrêt international a été délivré.

L’attentat à la bombe qui avait visé la synagogue de la rue Copernic avait fait quatre morts et des dizaines de blessés le 3 octobre 1980.

Au terme de trois semaines de débats souvent vifs, le Parquet national antiterroriste (Pnat) avait requis jeudi la réclusion criminelle à perpétuité à l’encontre de Hassan Diab, et la défense son acquittement afin d’« éviter une erreur judiciaire ».

Une photo de larue Copernic à Paris après èn attentat à la bombe en octobre 1980
Une photo de larue Copernic à Paris après èn attentat à la bombe en octobre 1980

Le dossier s’appuie essentiellement sur des renseignements, qui ont attribué dès les années 1980 l’attentat - qui n’a pas été revendiqué - au Front populaire de libération de la Palestine-Opérations spéciales (FPLP-OS), un groupe dissident du FPLP.

Après une longue mise en sommeil de l’instruction, de nouveaux renseignements désignaient en 1999 les membres présumés du commando, dont Hassan Diab comme celui qui aurait confectionné la bombe avant de l’abandonner devant la synagogue.

Le passeport au coeur des audiences

Défense et accusation ont pendant des semaines surtout bataillé autour d’une photographie, de piètre qualité du passeport d’Hassan Diab.

Ce passeport comportait, à des dates entourant l’attentat, des tampons d’entrée et de sortie d’Espagne, pays d’où serait parti le commando selon les renseignements, avait été saisi en 1981 à Rome sur un membre présumé du FPLP-OS. Son existence n’avait été révélée que dix-huit ans après les faits.

Pour le Parquet national antiterroriste, cet « élément extrêmement incriminant » et les « alibis qui ne tiennent pas », d’Hassan Diab au sujet de son passeport, ont « fini d’emporter la conviction de sa culpabilité ».

La défense rétorquait qu’« aucun élément matériel, aucune preuve » ne permet « d’affirmer » que l’ancien étudiant de sociologie était en France au moment des faits.

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