Yahoo Actualités Marche pour Adama Traoré: Dupond-Moretti invite le RN à saisir la justice contre les élus présents
Éric Dupond-Moretti a salué l'intervention d'un député du Rassemblement national qui a dénoncé "la haine des forces de l'ordre" de "l'extrême gauche" après la présence de députés insoumis lors d'un rassemblement interdit en mémoire d'Adama Traoré.
"Je trouve qu'il est effectivement scandaleux de voir des élus de la République ceint de leurs écharpes tricolores ne pas quitter les lieux lorsqu'on crie 'on déteste la police'", a d'abord lancé le garde des Sceaux.
"Moi, je ne déteste pas la police. J'aime la police, j'aime la justice, j'aime la République, j'aime la Constitution de 1958", clame-t-il ensuite.
"Allez, soyez d'accord avec le RN", a alors lancé la patronne des députés insoumis, Mathilde Panot, dans l'hémicycle pour répondre au ministre de la Justice.
"Allez, soyez d'accord avec le RN"
Précisant que son poste au ministère de la Justice ne lui donnait pas la possibilité de "donner des directives de poursuites au Parquet", Éric Dupond-Moretti a ajouté que le député RN "a toujours la possibilité d'adresser au procureur de la République un article 40, car effectivement, participer à une manifestation interdite est une infraction". Une réaction qui a suscité les applaudissements du groupe de Marine Le Pen.
Une poignée d'élus La France insoumise et écologistes ont ainsi participé ce samedi à une marche en mémoire de la mort d'Adama Traoré, interdite par la préfecture. La police craignait des "troubles à l'ordre public" pour ce rassemblement organisé chaque année depuis la mort en 2016 de ce jeune homme de 24 ans, décédé peu de temps après son interpellation par la gendarmerie à l'issue d'une course-poursuite.
Le slogan "tout le monde déteste la police" a été à plusieurs reprises scandé par une partie de la foule, sans être repris par les députés présents.
Une marche "digne" selon LFI
Déjà visée par Gérald Darmanin un peu plus tôt mardi après-midi lors des questions d'actualité, La France insoumise et les écologistes assument totalement leur participation à cette marche. Le mouvement mené ces dernières années par Jean-Luc Mélenchon a d'ailleurs défendu "une marche pacifique, digne".
"Que les immenses Luther King, Gandhi, Mandela nous regardent (...), eux qui ont bravé tous les interdits pour manifester au nom de la justice", a lancé Sandrine Rousseau, en interpellant le ministre de l'Intérieur.
L'élu LFI Thomas Portes a également défendu une "marche pacifique, digne" dans l'hémicycle, avant d'égrener les "noms de morts de violences policières qui se multiplient" sous les applaudissements des députés de son camp, une dizaine de jours après la mort du jeune Nahel à Nanterre, suivie de plusieurs nuits d'émeutes.
