Le macronisme face au procès en incompétence

Selon l'Insee, en 2023, le déficit public s’élève à 5,5 % du PIB, et la dette publique, à 110,6 % du PIB.  - Credit:Jean-Baptiste Autissier - POOL/SIPA
Selon l'Insee, en 2023, le déficit public s’élève à 5,5 % du PIB, et la dette publique, à 110,6 % du PIB. - Credit:Jean-Baptiste Autissier - POOL/SIPA

Gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau déploie toute sa diplomatie de haut fonctionnaire pour exprimer quelques réserves dans sa lettre annuelle au président de la République, rendue publique en ce début de semaine : « Le redressement budgétaire s'impose d'abord pour la France : c'est une illusion trop longtemps entretenue que d'espérer résoudre la dérive de nos dépenses en pariant seulement sur une future accélération de la croissance. » Il ne passe pas sous silence non plus le décrochage de la zone euro par rapport aux États-Unis en matière de croissance : « L'écart cumulé de croissance depuis 1999, même rapporté à l'évolution de la démographie (PIB/habitant), est significatif : 25 % contre 38 %. Il a une cause première, “schumpétérienne” : l'innovation. L'économie européenne a quasiment la même masse que les États-Unis, mais est loin d'avoir la même vitesse. » Une pierre dans le jardin d'Emmanuel Macron, chantre d'une « start-up nation » qui se révèle à la traîne de l'Amérique après sept ans aux affaires.

« Incompétence » : depuis l'annonce d'un déficit budgétaire supérieur à 5 % du PIB, loin des projections gouvernementales (et des critères de convergence dans la zone euro), le mot revient sur toutes les lèvres, même parmi dans les rangs de l'opposition modérée : « Soit il y a eu un mensonge dans la construction du budget, soit il y a une incompétence », assénait la députée socialiste Valérie Rabault, ancienne rapporteuse général [...] Lire la suite