"Une rupture qui tairait son nom": LFI presse le PS de clarifier sa position au sein de la Nupes
Une lettre pour mettre les socialistes sous pression. Manuel Bompard s'est fendu d'un courrier à destination d'Olivier Faure pour clarifier sa position, d'après des informations du Figaro, confirmées par BFMTV.com.
"Nous souhaitons vous demander un certain nombre de précisions", écrit le coordinateur national de La France insoumise, qui dit craindre "une rupture qui tairait son nom".
"Une décision temporaire" ou "définitive"
Avant de déployer une liste de 14 questions au ton pressant comme "y-a-t-il une date limite au-delà de laquelle vous avez l'intention de transformer cette décision temporaire en une décision définitive?".
Les députés PS ont suspendu leurs travaux avec la Nupes via "un moratoire" depuis la semaine dernière. Les socialistes ont dénoncé "la conflictualisation permanente" de Jean-Luc Mélenchon "qui interdit tout élargissement" à gauche et qui "est devenu un obstacle à l'union".
Dans leur viseur: les propos de l'ex-candidat à la présidentielle sur les attaques du Hamas contre Israël.
Des socialistes élus "sur le programme commun de la Nupes"
Les socialistes, qui ont fait enlever le nom de la Nupes de leur groupe à l'Assemblée nationale, boycottent depuis les réunions communes avec tous leurs partenaires de la Nupes. Ils ont également refusé de signer la motion de censure déposée par Mathilde Panot après un 49.3 d'Élisabeth Borne sur le budget.
Au grand dam de Manuel Bompard qui rappelle que les socialistes ont été élus grâce "au programme commun de la Nupes" "porté ensemble" lors des dernières élections législatives.
Sans le dire, les insoumis estiment que les socialistes ne seraient jamais parvenus à obtenir 31 députés avec Anne Hidalgo qui a récolté moins de 2% des voix à la présidentielle sans leur aide.
Pique sur les élections européennes
Manuel Bompard renvoie donc la balle dans le camp des socialistes, les accusant entre les lignes de ne pas jouer la carte de l'union de la gauche.
Le mouvement de Jean-Luc Mélenchon demande ainsi si le PS "regrette sa décision de ne pas avoir permis de candidature commune" aux dernières élections sénatoriales ou encore "s'il est désormais favorable à une liste commune" aux européennes. Pour l'instant, les socialistes envisagent de faire cavalier seul pour le Parlement européen.
"Votre demande est-elle que Mélenchon se taise?"
Les critiques de plusieurs socialistes, pourtant pro-Nupes, à l'instar de Boris Vallaud, passent également très mal parmi ses proches. Dans un communiqué de presse, les députés PS ont regretté que "l'expression de Jean-Luc Mélenchon entrave toute parole commune de la gauche".
"Pouvez-vous nous dire si votre demande est qu'il se taise, quitte la Nupes, disparaisse ou reçoive un mandat de porte-parolat organisé?", grince encore le courrier de Manuel Bompard qui se demande si lui-même ou Mathilde Panot ont le droit au "même jugement".
Ce courrier poussera-t-il le PS à une rupture définitive avec LFI? Pour l'instant, en dépit de très fortes tensions, l'alliance de la gauche continue de tenir à l'Assemblée nationale.