Littérature : Ubah Cristina Ali Farah, l’errance entre Italie et Somalie

Ubah Cristina Ali Farah est née à Vérone, en Italie, d'un père somalien et d'une mère italienne.  - Credit:Zulma
Ubah Cristina Ali Farah est née à Vérone, en Italie, d'un père somalien et d'une mère italienne. - Credit:Zulma

Son premier roman, publié en 2007, écrit en italien et vite traduit en anglais, arrive enfin en France. On l'ignore souvent, mais la littérature italienne, en vedette au Festival du livre de Paris, compte aussi avec la Somalie, qui fut colonisée comme une partie de la corne de l'Afrique par l'Italie. C'est après l'indépendance que le père somalien d'Ubah Cristina Ali Farah est parti faire ses études en Italie, où il a rencontré sa mère.

« Je suis née à Vérone en 1973, raconte l'écrivaine, mais je suis partie à l'âge de deux ans et demi à Mogadiscio où j'ai vécu jusqu'à l'âge de 18 ans. » Jusqu'en 1991… Quand la guerre civile a ravagé le pays, qu'elle fuit avec son bébé, prenant, comme des milliers de Somaliens, la route de l'exil.

Cette histoire et celles que racontent les voix de cette diaspora s'entremêlent dans son premier roman, Madre Piccola, construit sur les récits alternés de trois personnages : deux femmes, Barni et Domenica Abaho, qui ont grandi ensemble à Mogadiscio et vont se retrouver à Rome, et un homme, Taguere, ancien camarade aussi, tous loin de leur Somalie, tous cherchant à se reconstruire.

Comme Ubah Cristina, le personnage de Domenica Abaho est une « iska dhal » (« une née-mêlée ») à la double origine, et c'est sans doute la voix la plus proche de l'autrice aux deux prénoms. Arrivée en Somalie, Cristina recevra en effet de sa grand-mère maternelle celui de Ubah, « la fleur » en somali. Et, chose curieuse, l'enfant sera la traductrice du s [...] Lire la suite