La libération de Louis Arnaud, un geste de l’Iran après un “cadeau” de Macron ?

Le Français Louis Arnaud, “emprisonné en Iran depuis environ deux ans, a finalement pu rentrer à Paris avec l’aide du gouvernement omanais”, rapporte le journal réformateur iranien Shargh. En 2022, ce touriste âgé de 35 ans avait été arrêté avec d’autres Européens par les autorités iraniennes, accusé d’avoir participé aux manifestations contre le régime après la mort de Mahsa Amini, une jeune Kurde iranienne décédée après son arrestation par la police des mœurs.

Ses compagnons de voyage avaient été rapidement libérés mais le trentenaire était resté en prison avant d’être condamné à cinq ans de prison pour propagande et atteinte à la sécurité de l’État. Un verdict jugé “inacceptable” par Paris.

Pourquoi les autorités iraniennes ont-elles consenti à libérer ce ressortissant français après vingt et un mois mois de détention ? Certains évoquent une contrepartie, car le régime iranien a l’habitude d’utiliser “les [étrangers] emprisonnés comme levier” dans les négociations avec l’Occident, écrit le média persanophone Radio Farda. Mais en contrepartie de quoi ? Le site hostile au régime Gooya News évoque “un cadeau d’Emmanuel Macron au guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei”.

Moudjahidin du peuple

La veille de la libération de Louis Arnaud, à plus de 4 000 kilomètres de Téhéran, la police aux frontières française menait, conjointement avec l’Urssaf et des pompiers, une opération de contrôle dans les locaux de l’association Sima, situés à Saint-Ouen-l’Aumône, dans le Val-d’Oise, dans la grande banlieue parisienne.

Cette association, précise le média persanophone Kayhan London, est chargée de produire des émissions pour Simayé-Azadi, la télévision officielle de l’Organisation des moudjahidin du peuple, membre du Conseil national de la résistance iranienne.

Le groupe islamo-marxiste, dont de nombreux cadres se trouvent en France, a milité pendant des décennies contre le régime iranien qui le considère comme “terroriste”.

Cette opération a d’ailleurs été saluée dans la presse officielle et semi-officielle en Iran. Ainsi, les médias d’État ont vivement salué “l’attaque française” contre les locaux de Sima. De son côté, le journal Hamshahri, organe de la municipalité de Téhéran, a estimé que l’opération de la police française était “le résultat de la diplomatie honorable” du régime iranien.

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