L'ex-ministre de la Justice Nicole Belloubet remplace Amélie Oudéa-Castéra à l'Éducation nationale
INFO BFMTV. L'ancienne garde des Sceaux du premier quinquennat d'Emmanuel Macron fait son retour au gouvernement. Nicole Belloubet remplace Amélie Oudéa-Castéra rue de Grenelle. Plusieurs de ses déclarations pourraient la mettre en porte-à-faux avec Gabriel Attal.
Exit Amélie Oudéa-Castéra, empêtrée dans des polémiques autour de la scolarisation de ses enfants à l'école privée Stanislas. Selon les informations de BFMTV, Nicole Belloubet a été nommée ministre de l'Éducation nationale ce jeudi 8 février, à l'issue d'un remaniement compliqué à concrétiser pour Emmanuel Macron et Gabriel Attal.
Connue du grand public pour avoir été garde des Sceaux lors du premier mandat d'Emmanuel Macron entre 2017 et 2020, cette ex-membre du Conseil constitutionnel compte sur son CV une certaine expérience en matière éducative.
Ancienne rectrice
Rectrice de l'académie de Limoges puis de Toulouse dans les années 2000, celle qui a commencé sa carrière comme professeur de droit public a rendu en 2001 un rapport pour lutter contre les violences sexuelles et sexistes au sein des établissement scolaires. Le tout sur demande de Jack Lang, alors patron de la rue de Grenelle
Un an plus tard, elle lui présente une seconde salve de recommandations, cette fois-ci sur l'avenir du lycée. Nicole Belloubet démissionne finalement de son poste de rectrice de Toulouse en 2005 pour protester contre des suppressions de postes menées à l'époque par François Fillon.
Un temps marquée à gauche avec sa casquette de maire adjointe socialiste de Toulouse, Nicole Belloubet est nommée au Conseil constitutionnel en 2013 par Jean-Pierre Bel, président du Sénat. La juriste rejoint finalement la macronie en juillet 2017 pour devenir ministre de la Justice, après la démission de François Bayrou à ce poste.
Grève des surveillants de prison
Place Vendôme, elle affronte l'une des grèves les plus suivies des agents pénitentiaires, qui dénoncent des conditions de travail dégradées, avant de finalement parvenir à un accord.
Sans parvenir à tenir complètement la promesse de la construction de 15.000 places de prison pour éviter leur surpopulation, c'est finalement la crise du Covid-19 qui permet de soulager partiellement les maisons de détention, avec une libération des détenus en fin de peine à sa demande.
Cette fan de Daniel Balavoine a aussi porté la réforme de la justice qui interdit les peines fermes de moins d'un mois et met en place la fusion des tribunaux d'instance et de grande instance en tribunal judiciaire.
Recadrée par Macron sur l'affaire Mila
Son passage par le ministère est également été marqué par une grève inédite des avocats, inquiets de la réforme des retraites, et par un recadrage en règle d'Emmanuel Macron.
En pleine affaire Mila, l'adolescente est menacée de mort après avoir critiqué l'islam en janvier 2020. Nicole Belloubet juge qu'une "insulte à la religion, c'est évidemment une atteinte à la liberté de conscience, c'est grave". Le président juge, lui, que "la loi est claire" en la matière: "Nous avons le droit au blasphème, à critiquer, à caricaturer les religions."
Quatre mois après cet épisode, la professeure de droit public quitte le gouvernement à l'occasion de l'arrivée de Jean Castex à Matignon, avant de prendre la direction d'un cercle de réflexion autour du droit.
Rue de Grenelle, la nouvelle ministre de l'Éducation nationale va devoir s'atteler à renouer le lien avec les professeurs, très remontés contre Amélie Oudéa-Castéra. Charge à elle également d'appliquer "le choc des savoirs" promis par son prédécesseur Gabriel Attal, qui passe notamment par la création de groupes de niveaux, très critiquée par les enseignants.
Elle pourrait également être chargée de l'expérimentation de l'uniforme et son éventuel déploiement dans toute la France. La manœuvre peut s'avérer délicate pour celle qui critiquait en 2016 "les fariboles sur la restauration de l'autorité ou le port de la blouse".
Article original publié sur BFMTV.com
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