Belloubet, Pénicaud, Castaner... ces cinq poids lourds qui quittent le gouvernement

Nicole Belloubet, dans la cour de l'Elysée le 10 octobre 2018 - Eric FEFERBERG / AFP
Nicole Belloubet, dans la cour de l'Elysée le 10 octobre 2018 - Eric FEFERBERG / AFP

Nicole Belloubet, Muriel Pénicaud, Christophe Castaner, Didier Guillaume ou encore Sibeth Ndiaye, figures marquantes du gouvernement d'Edouard Philippe, ne feront pas partie de l'équipe Jean Castex, en attendant de connaître le sort réservé aux autres secrétaires d'Etat.

• Nicole Belloubet

Nommée ministre de la Justice le 21 juin 2017, après l'éphémère passage place Vendôme de François Bayrou, Nicole Belloubet aura effectué trois années au gouvernement. Elle a porté une vaste et contestée réforme de la justice (fusion des tribunaux d'instance et grande instance, création du parquet national antiterroriste...), sans pour autant parvenir à imprimer sa marque politique dans ce ministère habitué à produire des figures. L'avenir politique de cette professeure de droit public, membre du Conseil constitutionnel où elle siégeait de 2013 à sa nomination, est désormais incertain, alors qu'elle n'a pas concouru aux municipales à Toulouse, sa ville d'attache.

• Muriel Pénicaud

Muriel Pénicaud, ministre du Travail et ex-DRH, n'a pas été renouvelée malgré la réforme des ordonnances travail habilement menée en 2017 et un parcours "en ligne" avec le chef de l'Etat.
Son nom restera accolé à la première réforme du quinquennat, celle des ordonnances travail, menée en un éclair et sans grande contestation sociale. Elle qui se dit "sociale et libérale" a aussi réformé l'apprentissage, et la formation professionnelle. Les syndicats n'ont cessé de lui demander l'abandon de sa dernière réforme sur l'assurance chômage, encore plus après la survenue de la crise du coronavirus pendant laquelle elle s'est largement occupée d'adapter le régime de chômage partiel à la situation.

• Christophe Castaner

Ce pilier de la campagne présidentielle d'Emmanuel Macron avait réussi à se hisser jusqu'au ministère de l'Intérieur en octobre 2018, en prenant la suite de Gérard Collomb. Une consécration pour cet ancien député socialiste, sans véritable expérience régalienne mais homme de confiance du président.

Accompagné d'un secrétaire d'Etat plus technique, Laurent Nuñez, il aura eu à affronter une impressionnante succession de crises, entre les gilets jaunes, des attentats (Strasbourg, préfecture de police), l'incendie de Notre-Dame-de-Paris, affaire Steve... Son passage à Beauvau est aussi marqué par une polémique récurrente autour des violences policières, qui lui vaudra l'hostilité d'associations et manifestants, puis des forces de l'ordre.

• Didier Guillaume

Arrivé au ministère de l'Agriculture en octobre 2018, Dider Guillaume représentait à l'époque une belle prise à gauche pour Emmanuel Macron. Ancien président du groupe socialiste au Sénat, il est un élu de terrain, autrefois président du Conseil départemental de la Drôme, maire de Bourg-de-Péage et sénateur de 2008 jusqu'à sa nomination rue de Varenne. Alors que la grande réforme agricole - les Etats généraux de l'alimentation - a été portée par son prédecesseur, Didier Guillaume s'est surtout attaché à sa mise en oeuvre, sans pour autant imprimer sa marque et s'attirant de vives critiques des écologistes.

• Sibeth Ndiaye

Ancienne conseillère presse d'Emmanuel Macron durant la campagne présidentielle puis à l'Elysée, Sibeth Ndiaye a été propulsée dans la lumière du porte-parolat en mars 2019. Cette grande fidèle du président, qu'elle assume protéger à tout prix, a dû essuyer diverses polémiques en raison de maladresses de communication, concentrant de virulentes critiques. Remplacée par Gabriel Attal après 16 mois en poste, elle a refusé des "propositions pour être ministre déléguée" et "retournera à la vie civile", fait savoir son entourage.

Article original publié sur BFMTV.com