L’IVG dans la Constitution ? Renaissance votera la proposition des Insoumis malgré les différences

L’IVG dans la Constitution ? Renaissance votera la proposition des Insoumis (malgré une différence avec la leur) - photo d’illustration de Mathilde Panot prise à l’Assemblée
JULIEN DE ROSA / AFP L’IVG dans la Constitution ? Renaissance votera la proposition des Insoumis (malgré une différence avec la leur) - photo d’illustration de Mathilde Panot prise à l’Assemblée

En plus du droit à l’IVG, les Insoumis veulent inscrire le droit à la contraception dans la Constitution. Ce qui n’est pas forcément le cas de tous les députés marcheurs.

POLITIQUE - Certains parleraient d’alliance baroque. Pourtant, le groupe Renaissance soutient bien une proposition de loi déposée par la France insoumise consistant à inscrire le droit à l’interruption volontaire de grossesse dans la Constitution. Un texte, qui doit être débattu dans l’hémicycle le 24 novembre prochain, à l’occasion de la niche parlementaire LFI, soit quatre jours avant que les troupes d’Emmanuel Macron défendent le leur.

« Les Français ne comprendraient pas que l’on rejette une proposition que nous défendons, au motif qu’elle est portée par un groupe d’opposition », explique ainsi le député Sylvain Maillard, président par intérim du groupe majoritaire, cité ce mercredi 16 octobre par Le Figaro. Il confirme ainsi l’information publiée par plusieurs médias selon laquelle cette décision a été entérinée la veille, lors d’une réunion du groupe Renaissance (ex-LREM).

Première conséquence : la proposition constitutionnelle portée par Mathilde Panot a été adoptée ce jour en commission des Lois de l’Assemblée nationale. Et ce, grâce aux voix de la gauche réunie… et de la majorité présidentielle.

Quelle différence entre les deux textes ?

Un tournant ? C’est la première fois que les troupes d’Emmanuel Macron apportent leur soutien à un texte déposé par des élus de la France insoumise. Jusqu’ici, l’arc républicain défini par la Première ministre, des communistes aux Républicains, excluait cette possibilité.

Un choix d’autant plus surprenant que le texte déposé par les Insoumis diffère quelque peu de celui des troupes macronistes. À gauche, on souhaite intégrer, en plus de l’IVG, le droit à la contraception dans la loi fondamentale. Ce qui n’est pas le cas des marcheurs, dont la proposition se limite à l’interruption volontaire de grossesse.

Dans ces conditions, les députés de la majorité estiment en réalité que leur texte a plus de chance de recueillir l’assentiment des sénateurs que celui des insoumis, après un premier passage au Palais Bourbon. « La proposition de LFI n’a pas beaucoup de chance d’aboutir au Sénat », estimait ainsi un député Renaissance au HuffPost la semaine dernière, tout en laissant entendre, déjà, qu’il n’avait « pas de raison de voter contre » la loi présentée par les Insoumis.

Preuve d’ailleurs de cette difficulté, à les entendre : la proposition portée par la sénatrice écologiste Mélanie Vogel, sur le même sujet, a été retoquée mi-octobre par la Haute assemblée. Elle souhaitait, comme ses collègues mélenchonistes, inscrire le droit à l’IVG et à la contraception dans la Constitution. Mais avec 139 voix pour et 172 contre, son texte a été rejeté. Même texte, même vote cette fois encore ?

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