“L’effet Matthieu”, ou comment le système social profite davantage aux riches qu’aux pauvres

En réalité, c’est l’inverse qui se produit, explique le magazine belge, en s’appuyant sur principe théorisé par le sociologue américain Robert King Merton, puis par l’économiste flamand Herman Deleeck en 1978 : l’effet Matthieu. Lequel tire son nom de l’apôtre Matthieu et du verset 13, chapitre 12 de la Bible.

“Car on donnera à celui qui a, et il sera dans l’abondance, mais à celui qui n’a pas on ôtera même ce qu’il a.”

Appliqué à la société moderne, ce principe traduit le fait qu’en vertu d’une “série de mécanismes” les politiques sociales profitent davantage aux riches qu’aux pauvres qui, proportionnellement, y contribuent davantage, résume Le Vif. “Herman Deleeck évoque la sécurité sociale, les soins de santé, l’enseignement supérieur, le logement social, les politiques environnementales et les impôts.”

Les inégalités se creusent

Le magazine commence par l’aspect fiscal en rappelant qu’“en Belgique donc, au régime général, le salaire du millionnaire est taxé de la même manière que celui du travailleur ordinaire”. Le salaire est certes imposé de façon croissante, par tranche, mais la plus haute (taxée à 50 %) “sera atteinte, pour 2022, à partir de 41 360 euros annuels bruts, ce qui signifie que le salaire médian y parvient déjà […] et que les revenus supérieurs, eux, ne sont pas davantage imposés”. Dès lors, “c’est une portion, toujours croissante, de la richesse créée qui n’est pas disponible pour être redistribuée ou socialisée dans des services publics”.

Or si les revenus des 1 % les plus aisés correspondaient à six fois le salaire médian dans les années 1980, “ils sont aujourd’hui environ douze fois plus importants”, souligne l’hebdomadaire.

Un quart des hommes les plus pauvres meurent avant la retraite

Si les plus riches profitent davantage des services de l’État, c’est aussi parce qu’ils connaissent mieux le droit social ou fiscal, ou sont davantage en mesure “de s’entourer de gens qui le connaissent”. Tandis qu’une frange significative des plus pauvres, ignorant qu’elle est éligible à certaines aides sociales, ne les réclame pas.

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