L’Afrique en manque de… CAN ?

La Coupe d’Afrique des nations (CAN) s’est achevée à Abidjan le 11 février dernier.  - Credit:Sunday Alamba/AP/SIPA
La Coupe d’Afrique des nations (CAN) s’est achevée à Abidjan le 11 février dernier. - Credit:Sunday Alamba/AP/SIPA

Il y a des overdoses qui font du bien. La Coupe d'Afrique des nations (CAN) s'est achevée à Abidjan le 11 février dernier et, déjà, c'est la déprime ! On dit que le football est devenu la drogue dure de l'Afrique, que le continent se shoote à la CAN pour échapper au spleen baudelairien de sa désastreuse vie politique. Que faire d'autre, je vous le demande, que de se noyer dans les paradis artificiels des stades quand la Cedeao se disloque et que la meute putschiste se rue, tous crocs dehors, sur la dépouille de notre démocratie-mort-née ?

« La drogue est le nomadisme de l'exclu », disait Jacques Attali. Qui dit nomadisme dit grands espaces. Or, le monde se rétrécit dramatiquement pour l'Africain, cet exclu des exclus. La médiocrité de ses dirigeants ayant fait du continent (ce paradis naturel) un enfer artificiel, il a un besoin urgent de s'évader. Mais où ? L'Europe se ferme, les routes du Sahara deviennent de redoutables pièges à nègres et les États-Unis se proposent de refaire le mur de Berlin sur les rives du Rio Bravo. Il ne lui reste pour « s'accrocher » que « l'opium du peuple » et la dope au ballon rond. Et comme la mosquée n'est plus l'endroit le mieux indiqué pour planer depuis que les djihadistes y ont pris place avec leurs kalachnikovs et leurs pistolets à seringue, il est obligé de se contenter du gazon (à chacun, sa bonne herbe !).

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