Législatives : des scientifiques se mobilisent contre le RN avant le second tour

Dans plusieurs tribunes ou prises de parole publiques, ils disent redouter un repli de la France sur elle-même en cas de victoire du Rassemblement national aux élections législatives.

Des voix qui portent. À l'approche du second tour des élections législatives, prévu ce dimanche 7 juillet, le monde scientifique se mobilise pour faire front contre le Rassemblement national. Lundi, le Collège de France a ainsi indiqué via X (ex-Twitter) qu'il continuera "de lutter contre le racisme, l’antisémitisme et toute forme de discrimination" et "refusera toute instrumentalisation des sciences."

"Le Collège de France appelle les citoyens et les citoyennes, les élues et les élus à un engagement renouvelé en faveur de l’humanisme, de la science et de l’ouverture sur l’Europe et sur le monde", écrit l'institution, haut lieu de l'enseignement et de la recherche en France.

Avant même le premier tour, cinq lauréats du prix Nobel - et d'autres chercheurs - avaient appelé, dans une tribune publiée dans le Monde, à faire barrage au RN. "Nous, scientifiques de tous horizons, appelons à la mobilisation citoyenne et académique contre l'extrême droite", pouvait-on lire dans le quotidien du soir. "Les positions xénophobes et nationalistes de l’extrême droite isoleraient la France de la communauté scientifique internationale", était-il ajouté.

L'isolement de la France est, semble-t-il, l'une des préoccupations majeures des scientifiques en cas de prise de pouvoir par le RN. "La science est une activité internationale et elle progresse grâce aux savoirs des uns et des autres", explicite Albert Fert, Nobel de physique en 2007, auprès du Parisien. "Tout repli de la France sur elle-même, comme le propose le Rassemblement national avec les Français de souche, lui serait néfaste", indique ainsi Albert Fert, Nobel de physique en 2007, toujours au Parisien.

Parmi les principaux points d'achoppement, les prix Nobel signataires de la tribune du Monde estiment que "l’extrême droite a maintes fois démontré qu’elle manipule ou ignore les faits de science pour servir son agenda politique". Le réchauffement climatique et la vaccination sont notamment cités.

Mardi, dans une autre tribune publiée par Le Monde, un millier d'historiens, emmenés par des chercheurs et universitaires connus pour leurs convictions de gauche, ont appelé à voter contre le Rassemblement national. Ce texte s'achève par une exhortation à "voter dans chaque circonscription pour battre le candidat ou la candidate du RN" dimanche au second tour des législatives.

"La France ne doit pas tourner le dos à son histoire. Jusqu'à ce jour, l'extrême droite n'est arrivée au pouvoir que dans la tourmente d'une défaite militaire et d'une occupation étrangère, en 1940", écrivent ces historiens.

"Nous ne nous résignons pas à une nouvelle défaite, celle des valeurs qui, depuis 1789, fondent le pacte politique français et la solidarité nationale", ajoutent-ils, en se revendiquant "d'horizons politiques différents".

Ils décrivent le RN comme "héritier du Front national, fondé en 1972 par des nostalgiques de Vichy et de l'Algérie française", qui "s'inscrit ainsi dans l'histoire de l'extrême droite française, façonnée par le nationalisme xénophobe et raciste, par l'antisémitisme, la violence et le mépris à l'égard de la démocratie parlementaire".

Article original publié sur BFMTV.com