Législatives : « Si l’extrême droite gagnait ces élections, ce serait le chaos et la haine entre les Français »

Dans un entretien au journal Libération, la secrétaire nationale des Écologistes Marine Tondelier a estimé que le Nouveau Front populaire devait « se montrer prêt à gouverner », ne fermant pas la porte à une large coalition de tous les partis républicains contre l’extrême droite à l’Assemblée nationale.

« Je pense qu’il ne faut pas griller les étapes », estime de son côté le sénateur communiste Ian Brossat, « le risque d’une majorité absolue pour l’extrême droite existe toujours et nous devons donc rester concentrés sur notre objectif de second tour ».

« Il faudra bien que les forces de l’arc républicain discutent »

Alors que 229 candidats qualifiés au second tour se sont désistés, essentiellement pour faire barrage à l’élection de députés du Rassemblement national, Ian Brossat défend le retrait de plus de 130 candidats du Nouveau Front populaire au profit de candidats Ensemble ou Les Républicains. « Nous avons créé les conditions pour que les électeurs puissent se prononcer en toute clarté, ce qui passe le plus souvent par des duels entre un candidat – parfois de gauche, parfois LR, parfois macroniste – et le RN », explique-t-il.

Pour le sénateur, cette stratégie du front républicain, qui implique des alliances entre des partis autrefois opposés, est comprise par les électeurs sur le terrain : « Les électeurs de gauche savent bien quel est le péril si demain l’extrême droite dirigeait ce pays. Vous avez vu cette candidate qui se fait photographier avec une casquette nazie ? Cette candidate condamnée parce qu’elle a participé à une prise d’otages armée ? Est-ce qu’on a envie que ces gens dirigent la France ? »

Une fois le second tour passé, « si nous réussissions à battre l’extrême droite », affirme Ian Brossat, « il faudra bien que les forces de l’arc républicain discutent ». Le sénateur communiste n’est donc pas fermé à cette idée d’une grande coalition républicaine à l’Assemblée nationale. Certes, celle-ci pose question sur la capacité à dégager une majorité, mais Ian Brossat affirme préférer « un peu d’incertitude à la certitude du désastre et du chaos » d’une majorité RN. « Si l’extrême droite gagnait ces élections, ce serait le chaos et la haine entre les Français », ajoute-t-il.