Législatives: Jean-Luc Mélenchon se dit "bien évidemment" prêt à devenir Premier ministre

Le chef de file de La France insoumise a dit son "intention de gouverner" ce vendredi, réitérant toutefois qu'il ne s'"impose pas" comme le Premier ministre naturel d'une gouvernement qui suivrait une majorité de gauche à l'Assemblée à l'issue des législatives.

"J'ai l'intention de gouverner ce pays". Le leader de la France insoumise (LFI) Jean-Luc Mélenchon a affirmé ce samedi 22 juin sur France 5 qu'il était "bien évidemment" prêt à devenir Premier ministre si l'alliance de gauche l'emportait aux législatives, malgré les réticences de plusieurs voix dans son camp.

Jean-Luc Mélenchon est revenu sur la nécessaire unité à gauche qui impose que ce ne soit "pas le foutoir, pas le bazar, pas l'Assemblée générale permanente, le pia-pia des gauchistes qui passent leur temps à s'engueuler entre eux".

Alors que le député LFI François Ruffin a affirmé que Jean-Luc Mélenchon avait "raison de se mettre en retrait" et que la tête de liste PS aux européennes Raphaël Glucksmann a estimé que l'Insoumis ne serait pas Premier ministre, pourrait-il tout de même accéder à Matignon ? "Bien évidemment", a répondu Jean-Luc Mélenchon.

"Je ne m'élimine pas et je ne m'impose pas. Je pense que c'est une formule qui est assez respectueuse du collectif", a-t-il ajouté.

Quant à Raphaël Glucksmann, "il ne faut pas parler comme ça trop vite. On va discuter", a insisté M. Mélenchon qui s'était dit, il y a dix jours, "capable" d'être Premier ministre en cas de victoire du Nouveau Front populaire constitué par LFI, le PS, le parti communiste et les écologistes.

Jean-Luc Mélenchon a ainsi affirmé qu'un consensus avait été trouvé parmi les alliés de gauche pour que ce soit "le groupe parlementaire le plus important qui présente le candidat à la Primature". Le patron du PS Olivier Faure a cependant évoqué la nécessité d'un vote pour trancher quel serait l'éventuel Premier ministre de gauche.

Ce positionnement de Jean-Luc Mélenchon a fait le miel de ses opposants qui brandissent la figure de l'Insoumis comme celle d'un épouvantail. Le patron du RN Jordan Bardella a ainsi salué sur le réseau social X (anciennement Twitter) "une clarification bienvenue: les Français savent désormais qu'ils font face au danger de la gauche la plus brutale et la plus sectaire."

"Au moins c'est clair. Voter NFP c'est voter pour Jean-Luc Mélenchon à Matignon. Et pas une tête ne dépassera", a écrit sur le même réseau social le ministre de l'Industrie Roland Lescure, comme d'autres membres du camp présidentiel.

Jean-Luc Mélenchon a par ailleurs estimé que les élections européennes avaient tranché en sa faveur sa "divergence" idéologique avec François Ruffin qui a selon lui "pris la responsabilité d'une rupture" en protestant vivement contre la décision de ne pas réinvestir d'autres élus sortants aux voix discordantes, Raquel Garrido et Alexis Corbière.

Attribuant à François Ruffin une ligne "social-démocrate" qu'il a opposée à la sienne consistant à "rompre avec la logique du système", il a estimé que les résultats des européennes lui avaient donné raison.

Selon lui, le "bloc social-démocrate" formé par les Verts et les socialistes a perdu 440. 000 voix aux européennes, par rapport à 2019, alors que "nous, les Insoumis, d'une élection européenne à l'autre, nous gagnons 1 million de voix".

Article original publié sur BFMTV.com