"L'école a un rôle clé à jouer dans la lutte contre l'homophobie": Macron rétropédale dans Têtu

Montage d'une photo montrant Emmanuel Macron en visite dans une classe de primaire de Picardie le 17 juin 2021 et du drapeau LGBT+ - Jacques WITT pour l'AFP / BFMTV
Montage d'une photo montrant Emmanuel Macron en visite dans une classe de primaire de Picardie le 17 juin 2021 et du drapeau LGBT+ - Jacques WITT pour l'AFP / BFMTV

Opération séduction. À trois jours du second tour de la présidentielle, Emmanuel Macron s'est adressé au journal Têtu mercredi. Ou plus précisement, "a fini par répondre aux sollicitations" de Têtu, écrit le rédacteur en chef Thomas Vampouille laissant penser que jusqu'à maintenant, les questions LGBT+ n'étaient pas la priorité du président en campagne.

Alors qu'une première interview prévue en février a été décalée à cause de la situation en Ukraine, les équipes du candidat ont ensuite mis deux mois à trouver un nouveau créneau, raconte l'article. Un problème d'agenda a-t-on expliqué. Mais pour Thomas Vampouille contacté par BFMTV, "c'est plutôt, selon des sources internes à la campagne,que la direction n'a plus jugé utile d'organiser une rencontre alors que Emmanuel Macron, lui, aurait aimé la maintenir".

Interrogé, entre autre, sur la lutte contre les LGBTphobies, le candidat Macron a répondu à Têtu - par le biais d'un document écrit et non d'un entretien - que "l’école a un rôle clé à jouer dans la lutte contre les préjugés et les discriminations envers les personnes lesbiennes, gay, bi, trans". Il a également salué, comme "essentiel", "le travail des associations LGBT+ et leur intervention en milieu scolaire, mais aussi péri-scolaire".

Volte-face

Cette réponse a été publiée alors que deux semaines plus tôt, le président sortant avait déclaré sur BrutX qu'il n'était pas favorable à ce que les questions d'identité sexuelle et d'identité de genre soient abordées à l'école primaire et au collège, comme le rappelle Têtu.

"Je ne suis pas favorable à ce que ce soit traité à l'école primaire, je pense que c'est beaucoup trop tôt...Je suis sceptique sur le collège, mais ma position n'est pas arrêtée. Mais qu'au lycée on fasse ce travail (...) qu'on puisse penser ce qui n'existe pas aujourd'hui, j'y suis très favorable", avait répondu le 9 avril Emmanuel Macron avant d'avouer que c'était la première fois qu'on l'interrogeait sur ce sujet.

Cette réponse du candidat avaient soulevé l'agacement de certains au sein de la communauté LGBT. Le compte très suivi Le coin des LGBT+ avait alors demandé ironiquement si une loi "Don't Say Gay" en France était prévue dans le prochain quinquennat.

À cette occasion, le compte @ParisPasRose avait resorti un vieux tweet de la ministre déléguée chargée de la Citoyenneté, Marlène Schiappa. Écrit à une époque où son auteure n'avait pas de responsbilité politique, il fait l'amalgame entre pratique sexuelle et identité sexuelle.

Durant cette campagne, l'absence de parole forte sur les questions LGBT+ de la part d'Emmanuel Macron et son programme jugé lacunaire, comme le souligne Têtu dans son entretien, ont plusieurs fois fait grincer des dents. "Appeler à voter Macron pour battre la facho, ok, mais évitez de le faire passer pour le champion des droits LGBT+", écrivait sur Twitter le 11 avril Le coin de LGBT+.

À BFMTV, le rédacteur en chef de Têtu, Thomas Vampouille, fait le constat suivant: "On ne peut pas nier qu'il y a eu des points forts pendant son quinquennat, la PMA, l'interdiction des thérapies de conversion, mais tout s'est passé à la fin, comme s'il avait oublié. C'est un bilan au finish." 876450610001_6293599543001

Dans le document de réponses de trois pages et organisé en cinq points envoyé à Têtu, le candidat rappelle également son opposition à la GPA. Il annonce néanmoins une avancée inédite sur la coparentalité, présenté comme une "alternative" à la GPA: "En apportant aux projets de co-parentalité, par la simplification du partage de l’autorité parentale (…), la sécurité juridique qui leur manque aujourd’hui, beaucoup d’hommes et de femmes trouveront une solution plus simple, plus sûre, accessible et plus respectueuse des droits des femmes qu’effectuer une GPA à l’étranger", peut-on lire. De quoi interroger sur un possible pas vers la possibilité d'une GPA amicale en France.

Article original publié sur BFMTV.com