Législatives 2024 : ces accords locaux entre Les Républicains et Renaissance gênent le parti de droite

Photo d’illustration prise au siège des Républicains à Paris
LUDOVIC MARIN / AFP Photo d’illustration prise au siège des Républicains à Paris

POLITIQUE - Pas d’accord avec l’accord. La campagne des législatives anticipées s’annonce décidément bien compliquée chez les Républicains. Après l’exclusion du président Éric Ciotti sur fond d’alliance avec le RN, voilà désormais que des accords locaux sont conclus avec Renaissance… mais sans l’aval de la nouvelle direction nationale.

Éric Ciotti et ses alliés du RN ont, avec Florence Portelli, leur meilleure ennemie au sein des Républicains

C’est dans les Hauts-de-Seine que l’accord a été confirmé en premier, avec la publication ce vendredi 14 juin d’un communiqué signé par le Premier ministre Gabriel Attal, le président de la fédération LR du département Philippe Juvin, le président de l’UDI Hervé Marseille, les responsables départementales du Modem Isabelle Florennes et d’Horizons Isabelle de Crécy, ainsi que le président du département Georges Siffredi, qui a démissionné de LR après l’appel d’Éric Ciotti à s’allier avec le Rassemblement national.

« Nous avons décidé, pour faire barrage aux extrêmes de droite comme de gauche, de créer un arc républicain dans notre département des Hauts-de-Seine qui lie ’Ensemble pour la République’ (bannière de la majorité, ndlr), les Républicains 92 et le président du département », écrivent les signataires.

Concrètement, cela signifie que les candidats LR du département n’auront pas de candidat Renaissance face à eux. Et vice-versa pour les députés Renaissance, parmi lesquels le Premier ministre Gabriel Attal, la porte-parole du gouvernement Prisca Thevenot ou encore le ministre des Affaires Étrangères Stéphane Séjourné. « Il y a, au niveau local, des élus locaux qui se retrouvent », a fait valoir Gabriel Attal, en marge d’un déplacement près de Nantes. « Je sais qu’autour de ma candidature aux législatives, j’ai tout à la fois des élus ou anciens élus de gauche socialiste qui me soutiennent, de même des élus ou anciens élus LR qui me soutiennent », a-t-il insisté, estimant que « c’est aussi ce qui se passe dans beaucoup de territoires ».

Outre les Hauts-de-Seine, des discussions similaires sont en effet en cours dans les Yvelines, rapporte Libération. Notamment dans la circonscription actuellement détenue par la ministre déléguée à l’Égalité femmes-hommes Aurore Bergé et celle du député Renaissance Karl Olive. Selon une journaliste de L’Opinion, un « pacte de non-agression » aurait aussi été signé en Loire-Atlantique dans « quasiment toutes » les circonscriptions.

Une crise dans la crise

Ces accords interviennent quelques heures seulement après un démenti formel de Gérard Larcher, président du Sénat et élu dans les Yvelines, sur son implication dans les discussions. Et ils se font sans l’accord du parti Les Républicains, dont François-Xavier Bellamy et Annie Genevard se partagent la direction depuis l’exclusion d’Éric Ciotti.

Le parti au niveau national « ne suivra pas cet ’accord’ » des Hauts-de-Seine. « Notre ligne reste la même : indépendance et opposition à la majorité actuelle », a réagi auprès de l’AFP l’eurodéputé. Sur X, le sénateur LR des Hauts-de-Seine Roger Karoutchi a indiqué qu’il y aura « bien sûr des candidats Républicains dans les Hauts-de-Seine qui s’engagent à siéger dans le Groupe des Républicains à l’Assemblée Nationale ».

À deux jours du dépôt des listes en préfecture, ce sont donc trois types d’investitures qui se dessinent chez LR : les 70 candidats investis par l’alliance RN-LR d’un côté ; les 200 candidats qui le seront par la commission nationale d’investiture du parti de l’autre ; et enfin, les petits accords locaux, sans certitude qu’ils seront respectés par la direction nationale.

En fin d’après-midi ce vendredi, un communiqué du parti a d’ailleurs officialisé l’investiture de 12 candidats LR dans les circonscripstions des Hauts-de-Seine. Selon cette liste, Gabriel Attal aura donc bien un LR face à lui, en la personne de Clément Perrin. Philippe Juvin a lui aussi été investi officiellement dans la 3e circonscription. Reste à savoir si Renaissance contre-attaquera en présentant finalement aussi ses candidats.

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