Kenya : à Nairobi, la violence éclate dans les rues malgré le retrait du projet de budget polémique

INTERNATIONAL - Une mobilisation meurtrière en début de semaine avait fait 22 morts à Nairobi. Après ces manifestations d’ampleur, le président kényan William Ruto a dû rétropédaler mercredi sur son projet polémique de budget 2024-2025. Mais force est de constater que malgré cette marche arrière, les violences ont repris dans les rues de la capitale ce jeudi 27 juin.

Des échauffourées ont éclaté à la mi-journée entre les forces de l’ordre, déployées en nombre dans les rues de Nairobi, et les manifestants qui scandaient notamment « Ruto must go » (Ruto doit partir). D’autres manifestations ont également lieu dans les fiefs de l’opposition de Mombasa (est) et Kisumu (ouest).

Au moins 7 arrestations

Quelques personnes ont jeté des pierres sur des policiers, qui ont répliqué par des tirs de gaz lacrymogène et de balles en caoutchouc sur de petits groupes de manifestants rassemblés dans le centre-ville de la capitale. Au moins sept personnes ont été arrêtées.

Les policiers, en tenue antiémeute, ont également bloqué l’accès aux routes menant à State House, le palais présidentiel, et au Parlement.

Ces nouvelles manifestations restaient en début d’après-midi toutefois très éclatées et a priori moins massives que celle de mardi. De fait, il y a deux jours, les manifestations aux abords du Parlement avaient tourné au bain de sang. La police avait, selon plusieurs ONG, tiré à balles réelles pour tenter de contenir la foule qui a forcé les barrages de sécurité pour pénétrer dans le complexe de l’Assemblée nationale et du Sénat.

24 heures plus tard, le président William Ruto annonçait retirer son projet de budget, incluant de nouvelles taxes, qui avait provoqué l’ire des habitants. « Après avoir écouté attentivement le peuple kényan, qui a dit haut et fort qu’il ne voulait rien avoir à faire avec ce projet de loi de finances 2024, je m’incline », avait-il explicitement déclaré.

Le porte-parole du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres a réclamé mercredi que les responsabilités soient « clairement » établies après la mort des manifestants mardi.

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