Un journaliste d'Arte arrêté et incarcéré en Iran de retour en France

Le journaliste iranien Vahid Shamsoddinnezhad, arrêté fin septembre au Kurdistan iranien lors d'un reportage pour la chaîne Arte, est rentré en France lundi, son pays de résidence, après deux mois d'incarcération et plus de trois mois d'interdiction de sortie du territoire, a annoncé Reporters sans frontières (RSF).

"Vahid Shamsoddinnezhad est arrivé ce lundi 6 mars à Paris, au lendemain de la levée de son interdiction de sortie du territoire iranien" et un mois après avoir bénéficié d'une mesure d'amnistie, explique dans un communiqué l'organisation de défense des journalistes.

Cité dans le communiqué, le journaliste iranien a remercié "toutes les personnes qui se sont mobilisées" pour sa libération. "Cette épreuve, bien que pénible, ne m'a pas découragé d'être journaliste", a-t-il ajouté, se disant "au contraire encore plus déterminé que jamais à continuer" son métier.

Arrêté alors qu'il s'était signalé

Vahid Shamsoddinnezhad avait été mandaté fin septembre par la chaîne franco-allemande Arte pour couvrir les manifestations en Iran.

"Bien qu'il se soit officiellement signalé aux autorités à son arrivée sur le territoire iranien, il avait été arrêté six jours plus tard à Saqqez (ouest), au Kurdistan iranien, puis transféré à Téhéran, dans la prison d'Evin", détaille RSF.

"Après son arrestation, Vahid Shamsoddinnezhad a été accusé d''association et de collusion avec l'intention de commettre un crime contre la sécurité du pays'", selon RSF, qui avait appelé à sa libération avec Arte, l'école de journalisme de Lille (ESJ), dont il est diplômé depuis septembre, et le syndicat national des journalistes (SNJ).

Le 8 novembre, un porte-parole du gouvernement iranien a expliqué "que le journaliste avait été arrêté parce qu'il n'avait pas prévenu les autorités de son intention de se rendre au Kurdistan iranien".

Depuis sa libération sous caution fin novembre, le reporter était frappé d'une interdiction de quitter le territoire dans l'attente d'un procès. Il a bénéficié d'une mesure d'amnistie le 7 février.

L'Iran occupe la 178e place sur 180 pays au Classement mondial de la liberté de la presse de RSF en 2022.

Plusieurs ressortissants français sont encore retenus en Iran. Par exemple, Benjamin Brière, détenu depuis fin mai 2020, a entamé une grève de la faim début février. De son côté, la chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah, arrêtée en juin 2019, a été libérée de prison le 10 février.

Article original publié sur BFMTV.com