Jonathann Daval, condamné pour le meurtre de son épouse Alexia, de nouveau devant la justice

Condamné pour le féminicide de sa femme en 2017, Jonathann Daval va cette fois être jugé pour dénonciations calomnieuses envers sa belle-famille.

Jonathann Daval, ici en mari éploré après la mort de son épouse en 2017, a été condamné à 25 de réclusion criminelle et va être jugé pour dénonciations calomnieuses le 10 avril 2024.

JUSTICE - À nouveau devant la justice. Jonathann Daval, qui purge une peine de 25 ans de réclusion pour le meurtre de son épouse Alexia en 2017, fera de nouveau face à sa belle-famille mercredi, devant le tribunal correctionnel de Besançon où il sera jugé pour dénonciations calomnieuses.

Dans le box des accusés : Jonathann Daval, l’un des condamnés pour un féminicide les plus connus de France. Sur le banc opposé : Isabelle et Jean-Pierre Fouillot, parents d’Alexia, leur fille Stéphanie et son mari Grégory Gay.

L’accusation sera cette fois soutenue par le procureur de la République de Besançon, Étienne Manteaux, qui a requis l’extraction de Jonathann Daval de sa cellule pour qu’il assiste à ce procès.

Affaire hors-norme

Dans la foulée de sa condamnation pour meurtre, Jonathann Daval avait fait savoir qu’il ne ferait pas appel. Les observateurs pensaient avoir assisté au dernier chapitre de « l’affaire Daval ». Mais c’était sans compter sur l’aspect hors norme de l’histoire de cette jeune femme souriante tragiquement disparue, qui a tant ému et intéressé les Français.

L’époux meurtrier est désormais cité à comparaître par sa belle-famille pour dénonciations calomnieuses. « On reproche à Jonathann Daval ses mensonges, pendant six mois, lorsqu’il a accusé Grégory Gay d’avoir étranglé Alexia avec la complicité de sa famille », rappelle à l’AFP Jean-Hubert Portejoie, un des avocats des plaignants.

Jonathann Daval, qui avait reconnu être l’auteur du meurtre de sa femme lors de l’instruction, après avoir montré le visage d’un veuf éploré pendant trois mois en pleine vague #MeToo, s’était rétracté à la surprise générale le 27 juin 2018 lors d’une audition.

Le "pacte secret" était un mensonge

Il avait alors affirmé que son beau-frère avait étranglé Alexia au domicile des parents, en tentant de la maîtriser lors d’une crise d’hystérie, et que la famille avait passé « un pacte secret pour étouffer l’affaire ».

C’est finalement le 7 décembre 2018, qu’il avait reconnu avoir menti, lors d’une confrontation émouvante avec ses accusateurs. L’intervention de sa belle-mère Isabelle Fouillot avait été déterminante. Elle avait obtenu de nouveaux aveux en lui montrant une photo du chat du couple, Happy. « Si tu veux qu’on te pardonne, il faut qu’on comprenne », lui avait-elle dit.

Grégory Gay, principal plaignant mercredi, « a été traumatisé par ces accusations mensongères, c’est une question de principe, son honneur doit être définitivement lavé, peu importe la peine », estime Me Portejoie, décrivant son client comme « extrêmement combatif ».

Jonathann Daval encourt 5 ans de prison

Le prévenu encourt cinq ans de prison, mais sa peine sera de toute façon confondue avec sa condamnation pour meurtre. Et sa belle-famille demande 60 000 euros de dommages et intérêts, dont 30 000 euros pour Grégory Gay, 10 000 euros pour la sœur d’Alexia et 10 000 euros pour chacun des parents.

Jonathann Daval a étranglé son épouse Alexia dans la nuit du 27 au 28 octobre 2017 à leur domicile de Gray-la-Ville (Haute-Saône). Le lendemain, il a transporté son corps dans un bois avant d’y mettre le feu et de donner l’alerte, soutenant que sa femme n’était pas revenue de son jogging. Le corps d’Alexia avait été retrouvé deux jours plus tard après de vastes battues citoyennes.

À voir aussi sur Le HuffPost :

  

Incendie rue de Charonne à Paris : l’un des corps retrouvés présente un impact de balle dans la tête

À Viry-Châtillon, en hommage à Shemseddine, une cérémonie religieuse et des obsèques dans l’intimité