Joe Biden attaque l’« extrémisme » de Donald Trump dans un discours d’une rare virulence

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Jonathan Ernst / REUTERS U.S. President Joe Biden delivers remarks on what he calls the "continued battle for the Soul of the Nation" in front of Independence Hall at Independence National Historical Park, Philadelphia, U.S., September 1, 2022. REUTERS/Jonathan Ernst - RC2O8W9A71C5

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Le président américain Joe Biden a prononcé un discours très virulent contre Donald Trump et ses supporters le 1er septembre 2022.

ÉTATS-UNIS - Joe Biden lance son offensive à l’aube des élections de mi-mandat. Le président américain, dans une rare attaque directe de son prédécesseur républicain, a dénoncé jeudi 1er septembre l’« extrémisme » de Donald Trump et de ses partisans, deux mois avant les midterms qui auront lieu le 8 novembre prochain.

À Philadelphie, berceau de la démocratie américaine, il a clamé : « Donald Trump et les ’’républicains MAGA’’ représentent un extrémisme qui menace les fondations mêmes de notre République ». L’ancien président et ceux qui souscrivent à son idéologie « Make America Great Again », « ne respectent pas la Constitution. Ils ne croient pas à l’État de droit. Ils ne reconnaissent pas la volonté du peuple » a martelé le président démocrate.

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La Maison Blanche, qui avait promis un discours « majeur » sur l’« âme » de l’Amérique, n’a pas lésiné sur la scénographie. Joe Biden a parlé au pied de l’« Independence Hall », où furent adoptées la Déclaration d’indépendance et la Constitution américaine. Derrière lui, sur un mur en partie éclairé de rouge sang, se détachaient les silhouettes immobiles de deux militaires en grande tenue.

La Pennslyvanie, État clé pour les élections de mi-mandat ?

Donald Trump, dans une réaction énigmatique, a publié sur son réseau social Truth une image de Joe Biden brandissant les deux poings dans ce décor frappant, en la flanquant d’une photo de lui-même en train d’embrasser un drapeau américain.

Le démocrate, qui avait tenu à Philadelphie son premier meeting de candidat à la présidentielle, sait bien que l’État où la ville se trouve, la Pennsylvanie, détient peut-être la clé des élections législatives de novembre. Et donc de la suite de son mandat.

Le chef de file des démocrates a voulu dramatiser ce scrutin, traditionnellement défavorable au parti qui tient la Maison Blanche, pour en faire ni plus ni moins qu’un référendum sur Donald Trump et ses idées, et rassembler tous les modérés derrière les Démocrates.

Les représentants de la droite radicale « applaudissent la colère. Ils se nourrissent du chaos. Ils ne vivent pas dans la lumière de la vérité, mais à l’ombre des mensonges », a scandé le président de 79 ans.

« Fuck Joe Biden »

Joe Biden avait déjà entonné pendant sa campagne le refrain sur la « bataille » à mener pour « l’âme de l’Amérique », mais sur un air plus doux : celui de la réconciliation et des appels à l’unité. Longtemps, cet ancien sénateur, vieux routier de la politique, a chanté les vertus de la coopération avec les républicains de bonne volonté. Jeudi soir, le ton a nettement changé.

« Tous les républicains n’adhèrent pas à cette idéologie extrême », a-t-il certes reconnu. Pour mieux décocher ensuite cette flèche : « Il ne fait aucun doute que le parti républicain d’aujourd’hui est dominé, entraîné et intimidé par Donald Trump » et ses partisans.

Dénonçant les attaques persistantes et infondées du milliardaire contre la validité de l’élection de 2020, Joe Biden a lâché : « Vous ne pouvez pas aimer votre pays seulement quand vous gagnez ». « Vous ne pouvez pas être pro-insurrection et pro-démocratie », a-t-il également souligné. Il avait déjà utilisé cette expression qui devrait revenir de plus en plus souvent lors des prochaines semaines de campagne.

Quand pendant son discours, un groupe d’opposants réunis à proximité ont lancé en chœur « Fuck Joe Biden », il a rétorqué : « Ils ont le droit de s’indigner. C’est la démocratie. » En ne résistant toutefois pas à la tentation d’une pique : « Ils n’ont jamais été étouffés par les bonnes manières. »

Trump favori des Républicains pour 2024

Le président a aussi profité de cette prise de parole pour rappeler les récents progrès législatifs, comme l’effacement partiel de la dette des étudiants, pour mettre en avant son bilan jusque-là bien maigre.

Selon un sondage publié jeudi par le Wall Street Journal, si les législatives de mi-mandat avaient lieu aujourd’hui, 47 % des électeurs voteraient démocrate, et 44 % républicain. La droite avait encore une avance de 5 points en mars. Les démocrates se prennent à rêver d’un exploit lors de ce scrutin qui renouvelle toute la Chambre des représentants et un tiers du Sénat.

Les enquêtes d’opinion ne sont pas infaillibles et, dans la vie politique américaine, deux mois, c’est une éternité. Mais le débat politique s’est déplacé depuis le début de l’été, abandonnant les sujets économiques pour venir sur le terrain du droit à l’avortement, des acquis de société, des inquiétudes sur la démocratie - autant de thèmes porteurs pour les démocrates.

Dans leurs premières réactions jeudi, les républicains ont accusé Joe Biden d’attiser les divisions et ont tenté de revenir à des problématiques qui leur sont plus favorables. « Tout va bien pour l’âme de l’Amérique. Les Américains souffrent à cause de votre politique. L’inflation rampante. La criminalité hors de contrôle. La montée du terrorisme. Les frontières détruites. Arrêtez vos sermons », a réagi le sénateur Lindsey Graham, fidèle de Donald Trump.

Quid de 2024 ? À deux ans de l’élection présidentielle, Donald Trump n’a pas encore officiellement annoncé sa candidature mais y fait clairement référence lors de ses discours. Un sondage USA Today/Ipsos Survey publié dimanche 28 août, 6 Républicains sur 10 souhaitent que l’ancien président américain représente le parti.

À voir également aussi sur le Huffpost : Ce « check » de Joe Biden en Arabie saoudite ne passe pas inaperçu

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