JO de Paris 2024: "Top 5", pourquoi l'objectif fixé par Macron est très ambitieux mais pas inatteignable

"L’objectif, il est simple: Top 5 pour les Jeux olympiques." Pas aussi aventureux que Laura Flessel, l’ancienne ministre des Sports, qui avait, sans doute un peu prématurément, évoqué une razzia de 80 médailles, le président de la République Emmanuel Macron a répété ce lundi sur RMC et BFMTV le souhait exprimé en 2020 et renouvelé en 2021 de voir la France "intégrer durablement le top 5" des Jeux olympiques au classement des médailles. Un objectif qui demeure ambitieux. Est-il comme l'a dit le président de la République "plus que jamais atteignable"?

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La France y est déjà parvenue dans l’histoire, mais on parle là d’un autre temps. La dernière fois, c’était à Londres, mais pas en 2012, non. C’était en 1948, à l’occasion des premiers Jeux olympiques d’après Guerre, les Jeux de la Paix.

Londres est alors choisie pour relancer l’esprit olympique et effacer le souvenir des Jeux de Berlin, attribués à l’Allemagne avant l’avènement du régime nazi. La France décroche 29 médailles au total, dont 3 en or, et termine sur la dernière marche du podium au classement des médailles.

Entre 40 et 50 médailles espérées, combien en or?

Ces vingt dernières années, la France a approché le top 5 à une seule reprise (à Sydney en 2000) depuis les Jeux d’Atlanta en 1996 (5e). Pour briser à nouveau ce plafond de verre, la France va devoir quasiment doubler son total de podiums ou monter plus souvent encore sur la plus haute marche en profitant à plein de l'effet "Jeux à domicile" pour mutliplier par deux son nombre de médailles d'or. Dans sa projection, l’Agence nationale du sport (ANS) a identifié 102 podiums potentiels pour les JO et voit les athlètes français ramener 17 médailles d’or (61 médailles au total).

"C’est autour des 40, 50 médailles", a estimé le président de la République Emmanuel Macron sur RMC et BFMTV, à l’occasion de la visite du chantier du Grand Palais, qui accueillera les épreuves d’escrime et de taekwondo cet été (26 juillet-11 août). La France en avait décroché 43 à Pékin (2008), mais seulement 7 en or, terminant à la 10e place au classement des médailles.

D'après une récente étude de l'institut américain Gracenote, la France pourrait obtenir 52 médailles, dont 27 en or, à Paris, des résultats qui en feraient la cinquième nation, soit l’objectif fixé par Emmanuel Macron. En début d’année, le modèle prédictif de l’économiste du sport Wladimir Andreff indiquait que la France devrait gagner 47 ou 48 médailles, entre 43 et 60 dans le meilleur des cas, mais "jamais au-dessus des 60".

"Avec ce nombre de médailles, nous aurons la 5e, la 6e ou la 7e place, tout dépend de comment performeront l’équipe du Japon et de l’Australie", expliquait en janvier dernier Wladimir Andreff. Le top 5 semble atteignable, à condition toutefois de ne pas se manquer dans les disciplines où la France est attendue, et de créer la surprise là où elle ne l’est pas. Un facteur d'espoir? Si la délégation française comptait 378 athlètes à Tokyo, ce nombre sera largement revu à la hausse cet été. Des Jeux japonais qui n'avaient pas réussi à la délégation française qui avait terminé à la 8e place du classement des médailles avec seulement 33 breloques. Autre signe du seuil élevé demandé pour l'édition 2024.

La dernière fois que la France a organisé des Jeux olympiques, en 1900, elle a aisément occupé la première place au tableau des médailles, devançant les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, mais la deuxième édition des JO de l’ère moderne n’avait pas grand-chose à voir (amateurisme, épreuves farfelues…) avec ce qu’elle est devenue.

Article original publié sur RMC Sport