"On méprise le sport" : le coup de gueule d’Estelle Denis sur les people porteurs de la flamme olympique

Des stars de la chanson, du cinéma, de la télévision… Depuis l’arrivée de la flamme olympique à Marseille le 8 mai, son relais dans les villes et régions françaises est animé par des sportifs encore en activité ou d’anciens athlètes, mais aussi par des "people". Sur les 10.000 porteurs de la flamme des Jeux olympiques, 30% sont choisis par le comité d’organisation des JO, 60% par des marques partenaires du relais ou des JO (Coca Cola, notamment), et 10% par les collectivités locales sans critères sportifs.

"Ce qui me gêne, c’est que dans notre pays, on méprise le sport, dénonce Estelle Denis ce jeudi sur RMC et RMC Story. Ce n’est pas une spécialité au bac. Quand vous arrivez à un dîner en tant que journaliste sportif, vous êtes moins bien vu que journaliste économique ou politique. Quand vous êtes bon en sport mais pas en maths, on vous méprise. Et on méprise les profs de sport. Mais là, comme par hasard, quand il s’agit de porter la flamme et de faire sa propre pub sur les réseaux sociaux… Les people qu’on n’a jamais vus en survêtement et qui sont là à se glorifier parce qu’ils portent la flamme, tout ça pour faire leur com personnelle, moi ça me gêne terriblement."

"Je n’ai pas de problème avec le fait qu’ils fassent leur com, mais au moins, le reste du temps, qu’ils ne crachent pas sur le sport! Le sport, c’est le parent pauvre de l’Education nationale. Alors que le sport, c’est énormément de valeurs. Moi, je ne comprends pas ce choix. Il y a beaucoup de gens qui font du sport, des bénévoles d’associations sportives, qui doivent porter la flamme", pointe la présentatrice d'Estelle Midi sur RMC et RMC Story. Et de rajouter: "Christophe Dugarry vient de m’envoyer un message, il est d’accord avec moi".

Les "premières lignes" du Covid plutôt que les people

Pour Estelle Denis, d’autres Français auraient dû être mis en avant. "Pendant le Covid, on n’a pas arrêté de célébrer les ‘premières lignes’ comme on disait, les médecins, infirmières, caissières, éboueurs… Même s’ils ne font pas de sport, j’aurais préféré les voir eux porter la flamme parce qu’ils ont représenté la France à une période qui était compliquée et qu’on doit les remercier. Plutôt que d’autres qui se servent de l’olympisme pour leur propre intérêt. Ça me gêne. Ce sont des gens qu’on ne voit jamais parler de sport et qui n’iront jamais dans un stade, sauf pour se faire mousser devant les photographes. A Roland-Garros, les gens dans les tribunes ne vont jamais regarder un match de tennis… Ça me rend folle!"

Article original publié sur RMC Sport