JO Paris 2024 : le créateur du logo attaque le Comité d’organisation des Jeux olympiques

Le logo des Jeux Olympiques de Paris 2024, dessiné par Sylvain Boyer. Le designer porte plainte contre le Cojop après avoir été écarté de l’évènement.
SOPA Images / SOPA Images/LightRocket via Gett Le logo des Jeux Olympiques de Paris 2024, dessiné par Sylvain Boyer. Le designer porte plainte contre le Cojop après avoir été écarté de l’évènement.

JEUX OLYMPIQUES - À une centaine de jours du début des Jeux Olympiques de Paris 2024, une nouvelle affaire met le Comité d’organisation (Cojop) dans une position inconfortable. Comble de cette histoire : il ne s’agit pas d’une accusation formulée par des associations ou quelques élus, mais bien par le dessinateur du logo officiel de l’évènement.

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Sylvain Boyer, le designer de l’emblème de l’évènement mondial qui représente à la fois le visage de Marianne, la flamme olympique et une médaille d’or, a porté plainte contre le Cojop ce mardi 9 avril auprès du Parquet national financier (PNF). Dans un entretien au Monde, il accuse l’organisation de l’avoir subitement écarté frauduleusement de l’évènement, au profit d’une filiale de l’agence de communication Havas dénommée W Conran (anciennement W&Cie).

Le travail sur le logo « invisibilisé », selon son créateur

Dans sa plainte, le dessinateur accuse plus précisément le Cojop de favoritisme, de prise illégale d’intérêts, de contrefaçon et de recel. « Une fois l’emblème créé, le Cojop nous a exclus et a confié la mission à l’agence W&Cie à notre place, dénonce Sylvain Boyer auprès du journal Le Monde. Cette position permettait à l’entreprise de devenir l’agence de communication de nombreux partenaires exclusifs des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. »

Plus encore, le designer déplore que son travail sur le logo officiel de l’évènement a été « invisibilisé » par les organisateurs de Paris 2024. « Le Cojop m’a empêché de communiquer librement sur mon rôle dans le processus créatif de cet emblème, dont je suis l’auteur », affirme-t-il. Très remonté, Sylvain Boyer vise enfin l’agence W Conran, qui selon lui « a énormément communiqué en maintenant un flou et une ambiguïté constants sur la création de l’emblème ».

Le Cojop ne comprend pas l’objet de cette plainte

Dans une réponse adressée au Monde, le comité dit « ne pas comprendre l’objet de cette plainte ». Auprès de l’AFP, l’avocat du Cojop, Julien Guinot-Delery, a indiqué qu’il « réfutait l’ensemble des griefs manifestement injustifiés formulés par Sylvain Boyer et sa société Royalties et s’étonne du calendrier de leur formulation, à quelques mois des JO alors qu’ils portent sur des faits qui ont désormais quatre ans d’ancienneté ».

Il souligne que le requérant a transmis en février une « mise en demeure » afin d’obtenir une indemnisation financière à la suite de ces griefs, une demande rejetée par le Cojop. « On n’a eu aucune nouvelle depuis », précise-t-il.

« Il n’y a pas de préméditation ni de collusion avec le Cojop. C’est de la science-fiction », ont défendu de leur côté Gilles Deléris et Denis Gancel, cofondateurs de W Conran. « Nous avons répondu à des appels d’offres successifs parfaitement encadrés, sans jamais savoir contre qui nous étions en compétition. Tout cela a fait l’objet d’étapes que nous avons franchies selon des règles établies », ont-ils précisé. Cette plainte, « dont la médiatisation est clairement orchestrée », « n’est ni plus ni moins qu’une stratégie de chantage, motivée par des manœuvres financières inadmissibles », estiment-ils.

Le procureur de la République financier doit désormais décider si les éléments fournis par Sylvain Boyer justifient l’ouverture d’une enquête. L’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris, voulus « exemplaires » par le président du comité d’organisation Tony Estanguet, fait l’objet actuellement de quatre enquêtes financières distinctes, portant notamment sur la rémunération de ce dernier ou sur des soupçons de favoritisme lors de l’attribution des marchés.

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