JO de Paris 2024: au cœur des auditions pour les danseurs des cérémonies d’ouvertures

En tout, ce sont plus de 3.500 candidatures reçues pour espérer danser lors des cérémonies d'ouverture des Jeux olympiques et paralympiques de Paris. Le directeur de casting, Julien Chapero, s’est chargé de trier les CV et vidéos envoyés pour en retenir seulement 1.000 aux auditions. Ce samedi matin, devant la Ménagerie de Verre dans le 11e arrondissement, plusieurs dizaines de personnes attendent à l’entrée. Ils sont là pour l’ultime audition et espèrent être sélectionnés pour les cérémonies d’ouvertures des Jeux.

"J’ai vu que c’était un casting pour les cérémonies des JO et j’avais envie de participer à cet événement, et de faire partie de cette folie. Je danse depuis toujours donc vraiment faire partie de ce projet-là c’est incroyable", se réjouit Emmanuelle, 36 ans, danseuse et cascadeuse professionnelle. Comme elle, Moussa rêve de vivre les Jeux à sa façon: "Le projet en soit peut-être intimidant, ce sont les JO. On va être là où les plus grands athlètes du monde vont se produire. Nous en tant que danseur on va être au même niveau, sur la même scène."

Après avoir été pointés, tous récupèrent un numéro de dossard à coller sur leurs vêtements. Dans une salle d’échauffement, un premier groupe se prépare. "Bonjour à tous, comment ça va?", lâche Chapero. "C’est un petit 'ça va' de samedi à 9h30", rigole-t-il. "Pour vous faire un petit brief sur la journée d’audition, une première chose: pas de photos, pas de vidéos. On fait comme si vous et moi on ne s’était jamais rencontrés, que ce qu’il s’est passé ici reste complètement confidentiel. C’est hyper important." Car le déroulé et le contenu des cérémonies d’ouvertures, menés par Thomas Jolly, le directeur artistique, doivent rester dans le plus grand silence.

Des chorégraphies sous le signe des JO

Ce même groupe, qui participe à la première session de la journée, se retrouve dans la salle de casting. Une vraie salle de danse: parquet au sol et miroir le long d’un mur. Pendant ces trois heures d’audition, les candidats vont apprendre plusieurs chorégraphies. D’abord, ils apprennent les pas, les décortiques, avec l’aide de deux danseurs qui gèrent, ce que l’on appelle, la "transmission" de la danse. Pendant chaque étape du casting, le jury est présent. Un jury composé de deux chorégraphes de renom, leurs noms sont encore secrets. Mais tous les deux travaillent en lien avec Thomas Jolly, le directeur artistique des cérémonies.

"One, two, three…", le tempo est donné pour chaque pas, chaque geste. Ils communiquent tous en anglais car certains candidats sont étrangers et surtout, l’un des chorégraphes n’est pas français. On retrouve Emmanuelle, au milieu du groupe: "Ce n’est pas un casting compliqué mais un casting extrêmement rapide. On a une assimilation qui doit être faite assez rapidement. On a deux chorégraphies assez longues dans deux énergies différentes donc il faut pouvoir switcher entre. C'est surtout ça qui est difficile, de passer de l'une à l'autre et d'essayer de coller à ce que l'on nous demande et aussi montrer ce que nous on est."

Et forcément, ces danses rappellent les Jeux olympiques, détaille Moussa: "On a reproduit une chorégraphie très contemporaine où on imagine que l'on porte la flamme dans les mains. Ensuite, on a fait une chorégraphie inspirée des disciplines des JO. Très énergétique avec la boxe entre autres. À la fin, quelque chose de doux. On partage la légèreté du corps humain, la beauté du corps à travers les mouvements au sol. Et pour finir un freestyle, pour montrer sa personnalité." Et tout cela sur différentes musiques: "Celle sur le Boléro de Ravel, j'imagine que ça sera ça aux JO, comme ils tenaient la flamme olympique. C'est très majestueux, dans la corporalité, ça peut être très stylé. En plus, il y a beaucoup de danseurs, franchement ça peut être magnifique", souligne Quentin, danseur professionnel venu passer le casting.

"Si je suis prise ça serait super"

Par petits groupes de six, ils repassent plusieurs fois sur chaque chorégraphie pour que le jury puisse bien les observer. "Ils regardent l’artistique, l'interprétation, forcément un peu la technique, l'interprétation personnelle, notre propre style que l'on peut apporter sans pour autant dénigrer leur chorégraphie. Cet ensemble de choses. C'est hyper important en plus pour les JO d'y mettre de l'interprétation", explique Quentin.

A la fin de la journée, le jury compte garder 250 candidats, les derniers qui rejoindront les quelques centaines prévues pour cet été. "Si je suis prise, ce sera super. Je ne dirai pas non", sourit Emmanuelle. Tous doivent maintenant attendre quelques jours avant de savoir si oui, ou non, ils sont retenus pour la cérémonie des Jeux olympiques ou celle des Jeux paralympiques.

Article original publié sur RMC Sport