JO : "foutage de gueule", "mépris", l'indemnisation pour les étudiants expulsés de leur logement Crous fait débat
Les étudiants dont le logement est réquisitionné pour les JO recevront 100 euros et deux places pour des épreuves olympiques. Une indemnisation jugée largement insuffisante par certains.
Comment loger les pompiers, soignants, forces de l’ordre et de la sécurité civile mobilisés durant les deux semaines des Jeux Olympiques, à l'été 2024? En réquisitionnant les logements CROUS des étudiants durant cette période, moyennant 100 euros et deux places pour des épreuves, a annoncé le gouvernement.
2 200 étudiants concernés, relogés "sans surcoût"
C'est la solution trouvée par le ministère de l'Enseignement supérieur, qui met en avant le "bon sens", alors que "tous les ans, en Ile-de-France, 30 % des logements Crous, soit 6 000 appartements, se retrouvent inoccupés durant l’été, car les étudiants arrêtent leur bail pour des raisons diverses", peut-on lire dans Le Parisien.
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La solution, avancée depuis plusieurs mois, ne cesse de faire polémique. Pour tenter d'apaiser la situation, la ministre Sylvie Retailleau a donc assuré que les 2 200 étudiants qui devront être relogés recevront une indemnité de "100 euros" et "deux places" offertes pour assister à des "épreuves olympiques".
"100 balles et un Mars", "mépris", "foutage de gueule"
Un accompagnement financier forfaitaire de 100 euros sera proposé à ceux qui devront déménager durant cette période", précise-t-elle. Un relogement qui aura lieu "sans aucun surcoût", tient à préciser Sylvie Retailleau. Une proposition d'indemnisation qui ne passe pas, de nombreux internautes dénonçant une décision "honteuse", un "mépris", ou encore une "décision politique qui fait tâche"
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Le député Nupes Julien Bayou reprend l'expression "100 balles et un Mars" pour illustrer la façon dont sont traités les étudiants à l'occasion des Jeux olympiques de Paris 2024, son homologue Fatiha Keloua Hachi dénonce le "mépris" avec lequel les étudiants sont traités tandis que le syndicat Solidaires dénonce un "foutage de gueule" et appelle à considérer dignement les étudiant-es".
100 balles et un mars, version #Paris2024 https://t.co/9s6qIbHejw
— Julien Bayou (@julienbayou) October 26, 2023
🗣️Il serait peut-être temps d'arrêter le foutage de gueule et de considérer les étudiant-es dignement. Iels ne veulent ni 100 balles, ni 2 mars, mais juste de pouvoir rester chez elles et eux, comme tous les ans !
— Solidaires étudiant-e-s (@SolidairesEtu) October 26, 2023
Non mais de qui se moque le gouvernement ?
Cela suffit, les étudiants en ont assez de votre mépris.
Demandez donc à vos amis les ultras riches de libérer leurs résidences secondaires ça fera plus de place https://t.co/7lkd4vlz5r— Fatiha Keloua Hachi (@KelouaF) October 26, 2023
Des étudiants avec des places mais... sans logement
Plusieurs observateurs dénoncent aussi le décalage entre le don de places pour des épreuves qui ont souvent lieu en région parisienne, alors même que les étudiants sont expulsés de leur logement qui se trouve dans cette région.
Donc, on les vire de la région parisienne, mais on leur offre 2 places pour assister aux épreuves olympiques...en région parisienne.
Ils sont forts au Ministère 😀 https://t.co/Lb5O15Y5m1— Christian Delporte (@chdelporte) October 26, 2023
Tous les quatre ans, l'organisation des JO soulève bien des problématiques. #Paris2024 n'y échappe pas, et ce n'est pas surprenant.
Il y a hélas un paquet de décisions politiques qui feront tache à l'heure du bilan... Celle-ci, connue de longue date, est tout bonnement honteuse. https://t.co/0Tj6NTJaGW— Christophe Lemaire (@ch_lemaire) October 26, 2023
Un combat qui se poursuit devant les tribunaux. Le tribunal administratif de Paris a suspendu en référé la décision du Crous de limiter les baux d’occupation des logements étudiants en vue des JO au 30 juin. Après un recours du Crous, une audience devant le Conseil d’Etat doit avoir lieu "fin novembre-début décembre", a assuré source judiciaire à l'AFP.
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