La rentrée scolaire pourrait être décalée à cause des JO : pourquoi cette décision fait bondir les médecins

La mascotte des jeux Paralympiques de Paris 2024, avec l'équipe de France de BMX / photo d'illustration(Photo by Anne-Christine POUJOULAT / AFP)
La mascotte des jeux Paralympiques de Paris 2024, avec l'équipe de France de BMX / photo d'illustration(Photo by Anne-Christine POUJOULAT / AFP)

Dans certaines académies, la rentrée scolaire pourrait être décalée d'une semaine en raison des Jeux Paralympiques.

Les JO n'en finissent pas de drainer leur lot de critiques. Après le prix prohibitif des billets dénoncé par de nombreux fans, les logements étudiants réquisitionnés durant les Jeux, cette fois, c'est le possible décalage d'une semaine de la rentrée scolaire 2024, initialement prévue le 2 septembre 2024 en raison des Jeux paralympiques, qui fait bondir... les médecins.

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L'information est révélée par l'agence de presse AEF Infos, qui explique que la décision doit être prise le 17 mai prochain de permettre aux recteurs "de retarder de 7 jours la date de la rentrée scolaire de l’année 2024-2025, fixée au 2 septembre 2024", s'ils le souhaitent. En cause, l'organisation des Jeux paralympiques, organisés du 28 aout au 8 septembre, quelques semaines après les Jeux olympiques à Paris.

Le risque "des difficultés de circulation, notamment en raison des périmètres de sécurité"

Pour justifier cette hypothèse de retarder la rentrée scolaire, le projet de décret précise que les jeux paralympiques sont susceptibles de "mettre en difficulté dans un établissement, dans un département ou dans l’académie, le fonctionnement du service public de l’enseignement", comme "des difficultés de circulation, notamment en raison des périmètres de sécurité".

Les épreuves des jeux paralympiques, dont le programme officiel est disponible sur le site dédié, se concentrent essentiellement en Île-de-France : à Paris, dans les Hauts-de-Seine, en Seine-Saint-Denis, dans les Yvelines ainsi qu'en Seine-et-Marne et dans l'Indre.

L'Île-de-France principalement concernée

Seules les académies de Paris, Versailles et Créteil et d'Orléans-Tours sont donc directement concernées par l'accueil d'épreuves paralympiques et donc par un possible décalage d'un semaine de la rentrée scolaire, soit 23,2% des élèves scolarisés en France, selon les chiffres de la rentrée 2022.

L'hypothèse de décaler la rentrée scolaire pour l'organisation des Jeux Paralympiques suscite notamment une forte réaction au sein de la communauté médicale, notamment chez ceux mobilisés lors de la pandémie de Covid-19.

Une comparaison avec le refus de décaler la rentrée pendant le covid

Fin 2021, face à un rebond du nombre de contaminations, plusieurs professionnels proposaient de décaler la rentrée de janvier 2022 de quelques semaines, et de décaler ainsi le calendrier scolaire. Une hypothèse alors balayée par le ministre de l'Éducation de l'époque : "Depuis le début, il y a toujours eu de la pression pour fermer l'école dès qu'il y a une alerte et j'ai toujours résisté au maximum à cette pression car l'école n'est pas une variable d'ajustement, elle est essentielle pour nos enfants et donc c'est la dernière chose à fermer", déclarait Jean-Michel Blanquer.

Même son de cloche pour le collectif École et familles oubliées, composé de parents d'élèves qui militaient pour une meilleure sécurisation des écoles face au Covid, et qui rappelle de son côté l'épisode du troisième confinement, au printemps 2021.

En cas de rentrée décalée, des "petites" vacances raccourcies

À l'issue du troisième confinement national et de la fermeture des écoles pour une durée de quatre semaines afin de faire baisser la circulation du virus, le chef de l'État confiait au Parisien que cette réouverture "n'est pas conditionnée à des indicateurs sanitaires, parce que ces trois semaines d’absence physique de cours sont déjà un effort important”. Une manière de dire que les écoles rouvriront quelle que soit la situation, et qui évitait au président de conditionner des mesures à un objectif chiffré.

En cas de décalage de la rentrée scolaire du 2 au 9 septembre en raison des jeux paralympiques, cela entraînera des "petites vacances" plus courtes pour conserver 36 semaines de classe. Un projet qui pourrait rendre encore un peu plus impopulaires les Jeux olympiques de Paris 2024.

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