JO 2024 : les volleyeuses japonaises équipées de tenues anti-voyeurs

Au Japon, le voyeurisme visant les femmes athlètes est un véritable fléau. Des personnes y assistent à des compétitions sportives, notamment de gymnastique ou d’athlétisme, dans le but de photographier ces jeunes femmes en tenue de sport, en soulignant leurs parties intimes. Certains vont jusqu’à se servir de caméras infrarouges, qui permettent de “dévêtir” les sujets visés…

En réaction à cette situation, l’entreprise japonaise Mizuno, en collaboration avec l’équipe féminine nationale de volley-ball, qualifiée pour les Jeux olympiques de Paris, a développé un tissu spécial pour se prémunir contre ce type d’appareils, rapporte le quotidien japonais Yomiuri Shimbun.

À Paris, les volleyeuses japonaises porteront donc un maillot fabriqué avec ce tissu. “Six autres disciplines, comme le tennis de table, le tir à l’arc ou encore le hockey ont fait le même choix”, ajoute le journal. “Ce tissu sera porté par des athlètes de haut niveau. J’espère que cela enverra à la société entière le message selon lequel le voyeurisme est inacceptable”, a affirmé Kazuya Tajima, membre de l’équipe de Mizuno qui a conçu le tissu, cité par le quotidien.

Collégiennes et lycéennes

L’initiative de l’entreprise s’inscrit dans la lutte actuelle du pays contre le voyeurisme visant les sportives. Dans le cas de la gymnastique rythmique et sportive, la fédération nationale de la discipline et les organisations départementales qui gèrent les compétitions de collégiennes et de lycéennes mettent en place un dispositif de contrôle, interdisant par exemple l’usage de téléobjectifs de plus de 201 millimètres dans les championnats, explique le quotidien Mainichi Shimbun.

Le conseil départemental de Fukuoka, dans le sud du Japon, est allé jusqu’à faire voter en mars un décret contre le voyeurisme, rapporte l’édition japonaise du Huffington Post. Le texte qualifie de “violence sexuelle” tout acte consistant à filmer ou à prendre en photo dans les centres sportifs les personnes à des fins sexuelles sans l’accord de celles-ci, qu’elles soient habillées ou non. Fait nouveau, sont soulignées les souffrances psychologiques des victimes provoquées par la diffusion ou la réutilisation de ces images. Une avancée “significative”, saluait alors Tomoshi Sakka, avocat et fin connaisseur du dossier, interrogé par le site.

[...] Lire la suite sur Courrier international

Sur le même sujet :