"Quelque chose que je n'avais jamais vu auparavant": pourquoi France-Turquie est un baptême du feu pour la paire Wembanyama-Gobert

L’aventure commence ici. La longue route qui mènera l’équipe de France de basket jusqu’à la médaille olympique à Paris, l’objectif annoncé, débute officiellement à la Kindarena de Rouen ce mercredi soir face à la Turquie (21h). C’est donc en Normandie, sous les yeux d’un public fin connaisseur et habitué aux matchs des Bleus (cinq matchs depuis 2012), qu’une nouvelle ère s’apprête à s’ouvrir.

Cette nouvelle ère, à contre-courant de ce que propose le basket moderne depuis des années, est incarnée par Victor Wembanyama et Rudy Gobert. Dans un sport toujours plus porté sur le tir à trois points et le jeu loin du panier, l’équipe de France se présente avec une association de deux intérieurs de 2,16m (Gobert) et 2,24m (Wembanyama). Pour la toute première fois, cette paire, aussi anachronique qu’excitante, va donc être associée en match à l’occasion de la rencontre face la Turquie, première étape de la longue préparation à l’échéance olympique. Les deux joueurs devraient être dans le cinq majeur.

"Le basket, c'est comme de la chimie: parfois ça explose, mais parfois, tu as de belles choses qui sortent. Il n’y a pas vraiment de limites aux choses qu’on va essayer d’accomplir ensemble", a résumé Rudy Gobert en conférence de presse. "C'est quelque chose que je n'ai jamais vu auparavant", a appuyé Wembanyama.

Des perspectives illimitées en défense

Dans le sillage de ses deux géants, les perspectives semblent illimitées pour Vincent Collet et son staff. Alors que le sélectionneur des Bleus a fait de la défense sa priorité pour faire oublier le fiasco de la dernière Coupe du monde, achevée sur une piteuse élimination au premier tour après une opération porte ouverte contre le Canada (défaite 95-65) puis face à la Lettonie (défaite 88-86), l’association Gobert-Wembanyama a tout pour terrifier les raquettes adverses.

Le programme de l’équipe de France de basket avant les JO de Paris

  • 3 juillet: France-Turquie (21h, Rouen)

  • 6 juillet: France-Allemagne (16h30, Cologne)

  • 8 juillet: France-Allemagne (21h, Montpellier)

  • 12 juillet: France-Serbie (21h, Lyon)

  • 19 juillet: France-Canada (21h, Orléans)

Avec l'intérieur des Wolves et celui des Spurs, les Bleus possèdent tout simplement deux des meilleurs défenseurs du monde. Il y a quelques semaines, Gobert a décroché son quatrième titre de meilleur défenseur de l’année en NBA (un record, à égalité avec Ben Wallace et Dikembe Mutombo). Il a devancé d’une courte tête son coéquipier sous le maillot tricolore, sur le podium de ce trophée pour sa toute première saison dans la ligue-nord américaine.

"Le but est vraiment qu'on soit capable de défendre contre toutes les équipes", clame Gobert. "Peut-être que je peux défendre encore plus à l'extérieur sachant qu'il y a un autre rempart derrière moi, et vice-versa."

Sous l’impulsion des deux géants, c’est toute la défense des Bleus qui devrait être bonifiée. "Nos arrières vont pouvoir mettre une grosse pression loin du panier, sachant qu'on n'a pas un gros rempart derrière, mais deux", a poursuivi Gobert avant le rendez-vous face à la Turquie.

Wembanyama: "Le plus gros du travail, ce sera en attaque"

Au regard des qualités des deux colosses dans ce domaine, la réussite du duo en défense ne devrait être qu’une formalité. Leur complémentarité de l’autre côté du terrain semble demander un peu plus d’ajustements. "Je pense qu'on aura plus de responsabilités en défense, mais le plus gros du travail, ce sera en attaque", a d’ailleurs souligné Wembanyama face aux médias.

Sur le papier, ils peuvent évidemment être associés dans la raquette, Gobert au poste de pivot et Wembanyama à celui d’ailier fort. Profil unique, mêlant l'agilité et l’adresse d’un joueur de 2m dans un corps de 2,24m, "Wemby" est capable de peser sur les défenses adverses loin du cercle en attaque, laissant de l’espace à Gobert, bien plus limité offensivement, pour exister près du panier.

Ces derniers mois, Wembanyama est apparu plus à l’aise à un poste de pivot, où il a été décalé au fur et à mesure de la saison 2023-2024 après avoir fait ses grands débuts au poste d’ailier fort. Mais sa capacité à prendre feu au shoot extérieur sera précieuse, tout comme son sens de la passe et sa capacité à créer pour les autres.

Autre motif d’espoir au sujet d’une complémentarité de ce duo peu banal en attaque: l’excellente saison de Gobert aux côtés de Karl-Anthony Towns. Chez les Minnesota Timberwolves, le joueur formé à Cholet est apparu très complémentaire de Towns, intérieur de 2,13m capable de s’écarter pour shooter, à l’image de Victor Wembanyama.

Sur le papier, la paire Gobert-Wembanyama semble donc pouvoir s’accorder. Charge désormais à Vincent Collet de tout mettre en musique. Depuis le début de la préparation, le sélectionneur tricolore donne la sensation de vouloir "s’amuser un peu" avec les deux géants en adoptant une approche "très créative", selon Gobert. Ça promet pour ce mercredi soir.

Article original publié sur RMC Sport