Jean-Luc Mélenchon accuse Olivier Faure de "rompre la Nupes"

Est-ce la fin d'une alliance? Le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, estime sur X (ex-Twitter) ce mardi qu'Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, "rompt la Nupes". La raison avancée par le triple candidat à la présidentielle: un "fait personnel à mon sujet à propos d'Israël-Palestine".

Le torchon brûle entre les insoumis et leurs collègues de gauche depuis les attaques du Hamas et les représailles du pays dirigé par Benyamin Netanyahou qui ont suivi. Les socialistes, plus particulièrement, ont fait savoir leur franc désaccord avec LFI, qui refuse de qualifier le Hamas d'organisation terroriste, mais condamne des crimes de guerre au nom du droit international.

Olivier Faure va proposer un "moratoire"

Jean-Luc Mélenchon n'est pas sorti du bois à un moment anodin. Quelques heures plus tôt, Olivier Faure a jugé sur France Inter que le tribun ne peut "plus être celui qui incarne la gauche et l'écologie".

Avant un conseil national du PS ce mardi pour discuter d'une éventuelle sortie de l'alliance, le patron du parti au poing et à la rose a indiqué qu'il proposerait un "moratoire" pour "obtenir une clarification" sans laquelle les socialistes "ne particip(eront) plus à l'Intergroupe de la Nupes" à l'Assemblée nationale.

Réclamant un "fonctionnement plus démocratique" de l'alliance pour aboutir à "une candidature commune à l'élection présidentielle de 2027", il a appelé à "un dialogue" avec ceux qui sont "prêts" à "construire le rassemblement sur des bases claires" et "en finir avec une stratégie qui nous conduit dans un mur".

"Prétexte"

Les cadres de LFI Manuel Bompard et Mathilde Panot ont rapidement dénoncé la position d'Olivier Faure, accusé de chercher un "prétexte" pour "rompre avec la Nupes". La coalition battait toutefois de l'aile depuis longtemps. L'espoir suscité par l'élection de 150 députés en juin 2022 avait en effet été mis à rude épreuve avec les violences conjugales d'Adrien Quatennens, la stratégie au moment de la réforme des retraites, la guerre en Ukraine ou les émeutes urbaines après la mort du jeune Nahel tué par un policier.

L'alliance ne tenait donc plus qu'à un fil avant la dernière polémique en date sur le Hamas. Déjà, le parti communiste a fait un pas vers la sortie dimanche, en votant une résolution constatant l'"impasse" de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes), dominée par La France insoumise, et appelant à "un nouveau type d'union" de la gauche.

Les écologistes, eux, pourraient être mis devant le fait accompli. "Si le PS quitte la Nupes, il n'y a plus de Nupes", reconnaît un responsable écologiste. Au sein du PS, la pression s'accroît aussi sur Olivier Faure, dont les opposants entendent bien obtenir le départ d'une alliance avec LFI à laquelle ils sont hostiles.

"Il faut des militants de l'unité"

Au nom de "la clarté", la présidente de la région Occitanie Carole Delga, la maire de Paris Anne Hidalgo et le maire de Rouen et rival interne Nicolas Mayer-Rossignol, ont ainsi annoncé lundi "la suspension immédiate de tout cadre commun d'actions avec La France insoumise". Ils appellent le PS, "ses fédérations, ses groupes politiques, ses partenaires de gauche et écologistes à faire de même".

Mais d'autres refusent d'apparaître comme les fossoyeurs de l'union. "Si sortie de la Nupes il doit y avoir, ce n'est pas la nôtre, mais celle de Jean-Luc Mélenchon", insiste une élue socialiste.

Au sein de LFI, le député Alexis Corbière reconnaît qu'il y a "une situation de tensions". "Mais il faut des militants de l'unité quand il y a une situation de tension". Un responsable socialiste se montre toutefois perplexe: "Quand vous clamez l'unité mais que trop souvent vous êtes ceux qui la mettez en fragilité, ça n'a pas de sens".

Article original publié sur BFMTV.com