Face à "l'impasse" de la Nupes, les communistes veulent "ouvrir une nouvelle étape pour la gauche"
Peu à son aise dans la Nupes actuelle minée par les dissensions, le PCF est en quête d'alternative. Sans indiquer expressément qu'il claque la porte de l'union formée avec LFI, le PS et les écologistes, le Parti communiste constate qu'elle est devenue "une impasse" et appelle ce dimanche 15 octobre à "ouvrir une nouvelle page du rassemblement de la gauche et des écologistes".
"La gravité de la situation internationale, comme en France, appelle la gauche à être à la hauteur de ses responsabilités. Malheureusement, elle ne l’est pas", déplore le conseil national du PCF dans une déclaration.
À qui en revient la faute? Parmi les membres de la Nupes "constituée pour les élections législatives sous la volonté hégémonique de LFI", La France insoumise est la première en cause aux yeux des communistes.
Le PCF veut un "nouveau front populaire"
"Les insultes de dirigeants de LFI, comparant la direction du PCF à des collaborationnistes nazis sont à ce titre inadmissibles et ont indigné largement, car elles banalisent l’extrême droite et cherchent à diviser la gauche", souligne le parti. Une référence à la comparaison dressée par la députée insoumise Sophia Chikirou et Jean-Luc Mélenchon entre le secrétaire national du PCF Fabien Roussel et Jacques Doriot, communiste qui avait basculé du côté de l'Allemagne nazie.
Autre récent point d'achoppement entre le PCF et LFI, le refus par La France insoumise "de qualifier d’actes terroristes les atrocités commises par le Hamas, délibérément à l’encontre de civils". Au-delà de la sémantique, ce choix "affaiblit les rassemblements nécessaires pour la paix au Proche-Orient et la lutte contre les crimes de guerre de l’armée israélienne", affirme le PCF.
Pour les communistes, "il est temps d’ouvrir une nouvelle étape pour la gauche avec un nouveau type d’union", un "nouveau front populaire". Ce "rassemblement à l’image de l'intersyndicale qui a porté le mouvement contre la réforme des retraites" reposerait sur le "respect mutuel", la "pleine souveraineté de chacune des organisations" et des "luttes et initiatives sur la base de combats et de projets partagés".
La Nupes en débat au PS
Le PCF et Fabien Roussel expliquent vouloir "rencontrer dans les prochains jours toutes les forces de gauche et écologistes". Des forces qui s'interrogent également sur leur avenir au sein de la Nupes. Marine Tondelier, la patronne d'Europe Écologie Les Verts, évoquait jeudi dans Libération un "point de fracture grave" avec LFI sur Israël.
La Nupes devrait aussi être au coeur du conseil national du PS qui se tiendra mardi. Le premier secrétaire Olivier Faure est depuis plusieurs jours sous la pression des cadres hostiles à l'alliance, comme Anne Hidalgo ou la présidente de la région Occitanie Carole Delga. Olivier Faure, tout en critiquant "la méthode Mélenchon" qui "ne cherche jamais le centre de gravité du rassemblement de la gauche", est davantage favorable à remodeler cette union plutôt que de lui dire adieu une fois pour toutes.