Israël exhorte Paris à dénoncer la demande de mandat d'arrêt contre Netanyahu par le procureur de la CPI

En visite à Paris, le ministre israélien des Affaires étrangères s'est adressé à son homologue français, lui demandant de dénoncer les récentes déclarations du procureur de la Cour pénale internationale.

Le ministre israélien des Affaires étrangères a exhorté ce mardi 21 mai au soir la France à dénoncer la demande du procureur général de la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts contre le Premier ministre israélien et son ministre de la défense.

"Je me tourne vers mon ami le ministre français des Affaires étrangères. Face à cette proposition du procureur général honteuse et scandaleuse, votre soutien et celui du gouvernement français sont essentiels", a déclaré Israël Katz, lors d'un événement à Paris à l'occasion des 75 ans des relations diplomatiques entre les deux pays et les 76 ans de l'État d'Israël.

"Il est important que vous annonciez haut et fort que la proposition du procureur général est honteuse, et donc inacceptable pour vous et pour le gouvernement français", a-t-il dit.

Karim Khan a réclamé lundi des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, son ministre de la Défense, et contre trois dirigeants du Hamas pour des crimes présumés commis dans la bande de Gaza et en Israël.

Dans un communiqué publié dans la nuit de lundi à mardi, le ministère français des Affaires étrangères a dans un premier temps souligné que "la France soutient la Cour pénale internationale, son indépendance, et la lutte contre l'impunité dans toutes les situations".

Mardi après midi, lors des questions à l'Assemblée nationale, Stéphane Séjourné a clarifié la position de la France, soulignant que "ces demandes simultanées de mandats d'arrêt ne doivent pas créer d'équivalence entre le Hamas et Israël".

"D'un côté, vous avez un groupe terroriste qui s'est félicité des attentats du 7 octobre, qui les a revendiqués (...) de manière assumée. Et de l'autre côté, vous avez un État démocratique, Israël, qui doit respecter le droit international dans la conduite d'une guerre qu'elle n'a pas déclenchée elle-même", a-t-il ajouté.

Mardi soir, Stéphane Séjourné a répété que la France avait pris ses responsabilités en condamnant l'agression "inacceptable" du 7 octobre en Israël par le Hamas. Mais "la seule ligne de conduite de la France est la paix", a-t-il dit, ajoutant que Israël en serait "également le bénéficiaire".

Israël Katz a, lui, insisté: il n'y aura pas de cessez-le-feu à Gaza "sans le retour de toutes les personnes qui ont été enlevées". Les deux ministres doivent se rencontrer en bilatérale mercredi.

Article original publié sur BFMTV.com