Mandats d'arrêt demandés contre Netanyahu et des dirigeants du Hamas: la France "soutient" la CPI

Les réactions se multiplient. Si le président américain Joe Biden a jugé "scandaleux" le mandat d'arrêt réclamé par le procureur de la Cour pénale internationale contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, la France dit ce lundi 20 mai "soutenir" l'institution.

"La France soutient la Cour pénale internationale, son indépendance, et la lutte contre l’impunité dans toutes les situations", peut-on lire dans un communiqué publié sur le site du Quai d'Orsay et partagé sur les réseaux sociaux dans la soirée.

Le procureur de la CPI Karim Khan a déclaré avoir demandé des mandats d'arrêt contre Benjamin Netanyahu et son ministre de la Défense, Yoav Gallant, pour des crimes tels que "le fait d'affamer délibérément des civils", "homicide intentionnel" et "extermination et/ou meurtre".

Sont également poursuivis trois dirigeants du Hamas pour crimes contre l'humanité présumés, plus de huit mois après les attaques du mouvement islamiste contre Israël le 7 octobre 2023.

Dans son communiqué, le Quai d'Orsay rappelle que la France a condamné "dès le 7 octobre les massacres antisémites perpétrés par le Hamas".

"Ce groupe terroriste a revendiqué des attaques barbares dirigées contre des civils, accompagnées d’actes de torture et de violences sexuelles qu’il a lui-même documentés, y compris en les diffusant et en les célébrant", peut-on lire.

L'Allemagne déplore une "impression fausse d'équivalence"

"Concernant Israël, il reviendra à la Chambre préliminaire de la Cour de se prononcer sur la délivrance de ces mandats, après avoir examiné les éléments de preuve avancés par le Procureur pour étayer ses accusations, en tenant compte du principe de complémentarité et de l’action possible des juridictions israéliennes", est-il indiqué.

Le communiqué rappelle que la France "alerte depuis de nombreux mois sur l’impératif de respect strict du droit international humanitaire et notamment sur le caractère inacceptable des pertes civiles dans la bande de Gaza et d’un accès humanitaire insuffisant".

Depuis le début de la riposte israélienne, la bande de Gaza a été en grande partie rasée. Des milliers de personnes, dont de nombreux civils, femmes et enfants, ont été tuées. L'ONU fait part depuis des mois de ses inquiétudes et le gouvernement de Benjamin Netanyahu est accusé de "génocide" dans plusieurs pays.

"La France est engagée pour la recherche d’une solution politique durable dans la région, la seule qui permette de rétablir un horizon de paix et de mettre fin aux souffrances des Israéliens comme des Palestiniens", conclut le communiqué du Quai d'Orsay.

De son côté, l'Allemagne a regretté la décision du procureur de la Cour pénale internationale, estimant que celle-ci donne une "impression fausse d'équivalence" entre les responsables israéliens et ceux du Hamas.

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a lui indiqué "prendre note" de la décision du procureur de la Cour pénale internationale. "Tous les États qui ont ratifié les statuts de la CPI sont tenus d'exécuter les décisions de la Cour", a-t-il souligné.

Si les juges de la CPI décidaient d'émettre ces mandats d'arrêt, en théorie, n'importe lequel des 124 États membres de ce tribunal serait obligé d'arrêter les personnes visées si elles se rendaient sur leur territoire.

Article original publié sur BFMTV.com