Iran : la militante Roya Piraie raconte sur France inter la mort de sa mère lors d’une manifestation

Roya Piraie, militante iranienne (à gauche sur la photo), raconte sur France inter comment elle en est venu à se couper les cheveux pour protester contre le règime en place en Iran.
Capture écran Twitter Roya Piraie, militante iranienne (à gauche sur la photo), raconte sur France inter comment elle en est venu à se couper les cheveux pour protester contre le règime en place en Iran.

IRAN - Un témoignage de plus de la violente répression en cours en Iran. Au cours de la matinale de France Inter ce lundi 14 novembre, le récit de la militante Roya Piraie, durant cette émission spéciale sur la situation actuelle en Iran, atteste de la violence avec laquelle le régime islamique muselle les manifestants.

Depuis le début de la « révolution » engagée il y a maintenant deux mois en Iran, après la mort de Mahsa Amini (une jeune Kurde arrêtée pour avoir porté le voile de manière incorrect selon la police des mœurs), les témoignages de la violente répression policière ne manquent pas.

Et celui de Roya Piraie ne déroge pas à la règle. Au micro de France inter, elle raconte la manière dont sa mère est morte, durant l’une de ses manifestations sanglantes, quelques jours seulement après la mort de Mahsa Amini : « Je suis la fille de Minoo Majidi. Elle a été tuée le 20 septembre dans ma ville natale Kermanshah, lors d’une manifestation contre la mort de Mahsa Amini par le régime islamique en Iran ».

Présentant une photo de sa mère à la caméra, la jeune femme poursuit son récit des événements : « Ils ont tué ma mère, à bout portant. Elle ne faisait que participer à une manifestation, les mains vides. C’était une manifestation pacifique », ajoute-t-elle. Selon des détails que la militante a obtenus auprès du médecin légiste, « 167 balles » ont été retrouvées dans le corps de sa mère qui a été abattue « de dos ».

Une paire de ciseaux comme réponse à la colère

Très émue au micro de cette émission spéciale depuis l’Élysée, la jeune iranienne partage aussi les circonstances tragiques des funérailles de Minoo Majidi. « On a dû enterrer ma mère entourée par des forces de sécurité », témoigne-t-elle.

« Sous le choc » et dans « l’impossibilité de parler et de pleurer » les premiers jours après la mort de sa mère, Roya Piraie explique avoir été « en colère plus qu’en deuil ». Une situation qui a conduit la jeune femme à reproduire un geste fort. « Alors j’ai pris des ciseaux. J’étais en panique à ce moment-là », raconte Roya Piraie du moment où elle a pris la décision de se couper les cheveux. Ce geste de protestation, devenu un symbole en Iran, a été reproduit dans de nombreux pays du monde en gage de soutien aux Iraniennes.

Si Roya Piraie souhaite rejoindre le Royaume-Uni, où vit actuellement sa sœur, Emmanuel Macron (présent durant une partie de cette émission) a proposé à la militante de rester en France, après avoir exprimé, au nom de la France, « notre admiration, notre respect et notre soutien, car leur combat est celui d’un universalisme de liberté auquel nous croyons ».

Cette rencontre entre le chef de l’État et des dissidentes iraniennes n’a pas du tout été du goût de Téhéran, qui a fustigé « une violation flagrante des responsabilités internationales de la France dans la lutte contre le terrorisme et la violence ». Selon le porte-parole du ministère des Affaires étrangères iraniennes, Nasser Kanani, cette rencontre « favorise ces sinistres phénomènes ».

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