Immeuble effondré à Marseille : un sixième corps découvert dans les décombres

Deux personnes pourraient encore se trouver sous les décombres du 17 rue de Tivoli.

MARSEILLE - Le bilan s’est alourdi à Marseille, ce lundi 10 avril dans l’après-midi. Un cinquième et un sixième corps ont été sortis des gravats par les marins-pompiers, près de 48 heures après l’effondrement d’un immeuble dans le centre-ville.

Dans l’amas des gravats du 17 rue de Tivoli, les secouristes ont d’abord retrouvé deux corps dans la nuit de dimanche à lundi. Puis deux autres, dans la matinée. Et enfin un cinquième, dans l’après-midi, et un sixième en début de soirée.

Aucune indication n’a été donnée sur l’identité de ces personnes, qui devront être identifiées dans le cadre de l’enquête judiciaire ouverte pour homicide involontaire.

Mais du côté des marins-pompiers, l’espoir subsistait encore de retrouver des personnes vivantes sous les décombres : « Nous avons bien sûr espoir de trouver des poches de survie, c’est ça qui nous anime », expliquait ainsi à l’AFP le lieutenant de vaisseau Adrien Schaller.

Dimanche soir, lors d’une conférence de presse, la procureure de la République de Marseille avait évoqué huit personnes présumées disparues au 17 rue de Tivoli, qui ne répondaient à « aucun appel » de leurs proches. « Des personnes d’un certain âge et un jeune couple d’une trentaine d’années », avait précisé la magistrate au sujet des habitants de cet immeuble de quatre étages, comptant cinq appartements.

500 mètres cubes de gravats déjà évacués

En début de soirée ce lundi, ce sont donc deux personnes qui pourraient être encore sous les décombres, après l’écroulement de cet immeuble proche d’un quartier connu pour ses bars et restaurants. Et les sauveteurs poursuivaient leur travail, sans relâche, aidés de chiens, de drones et de sondes thermiques. Au total, plus de 500 mètres cubes de gravats ont déjà été évacués, issus du 17 mais aussi du 15 rue de Tivoli, effondré quelques heures après l’explosion dimanche, après avoir été complètement évacué.

Face à ces « tragiques événements », Benoît Payan, le maire de la deuxième ville de France, a décidé de mettre en berne les drapeaux de l’hôtel de ville et de toutes les mairies de secteur. De même des registres de condoléances seront ouverts.

Au total, près de 200 personnes, dont plusieurs familles, ont été évacuées par précaution d’une trentaine d’immeubles alentours. Ce lundi, les habitants de 61 de ces 220 logements ont pu venir récupérer quelques effets personnels, en attendant de pouvoir peut-être bientôt y retourner définitivement.

Selon le capitaine de frégate Pascal, commandant des opérations de secours ce lundi, cette opération sera reconduite mardi, pour d’autres personnes n’ayant pas encore pu récupérer leurs affaires. Et pour quelques habitants, de cinq ou six immeubles, ce sera même peut-être déjà le retour, « avec l’électricité mais peut-être sans le gaz », a cependant averti le militaire.

Pour les enfants du quartier, ce sera le retour à l’école, après le week-end de Pâques. Même si certains d’entre eux ne pourront pas rentrer ensuite à leur maison habituelle.

Explosion encore inexpliquée

Les élèves de l’école élémentaire Franklin-Roosevelt, située rue de Tivoli, seront même privés de leurs salles de classe, ce bâtiment ayant été réquisitionné par les marins-pompiers pour installer leur poste de commandement. Leurs parents ont été prévenus et ils seront répartis dans différentes écoles du quartier.

Comme souvent dans cette ville, la solidarité s’est organisée. De nombreuses associations de parents d’élèves du quartier et des habitants se sont mobilisés pour proposer hébergement, vêtements et aide psychologique aux personnes évacuées par précaution d’immeubles environnants.

Et l’enquête se poursuit pour déterminer les causes de l’explosion, une fuite de gaz faisant partie des pistes, selon les autorités.

« La déflagration a été ressentie partout dans la ville et encore plus ici dans le quartier du Camas, où l’impact a été considérable », a précisé ce lundi Yannick Ohanessian, adjoint au maire pour la sécurité : « ça a été d’une violence inouïe, et à ce titre cela a fait bouger potentiellement les bâtiments adjacents, donc il faut être vigilants ».

Même si le drame de dimanche a réveillé les images d’un précédent effondrement meurtrier (huit morts) de deux immeubles insalubres en novembre 2018, rue d’Aubagne, dans un autre quartier du centre de Marseille, la situation est bien différente cette fois : rue de Tivoli, « ce ne sont pas du tout des immeubles insalubres », ont souligné maire, procureure et préfet.

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