"Historique", "injustice": les unes de la presse américaine après le verdict contre Donald Trump

"Coupable", "injustice"... Donald Trump a été reconnu coupable ce jeudi 30 mai à son procès pénal à New York, une première pour un ex-président américain. La peine, pour des paiements dissimulés à une star de films X, sera prononcée le 11 juillet par le juge Juan Merchan, quatre jours avant la convention du Parti républicain qui doit investir Donald Trump, 77 ans, comme candidat des conservateurs américains. En attendant, il reste libre.

La condamnation en une des médias

Cette condamnation historique fait la une des médias américains ce vendredi. Les magazines Time et The New Yorker, connus pour leurs couvertures percutantes, ont représenté Trump sur un socle, sous le marteau d'un juge, et menotté.

Un verdict "historique"

Le Washington Post et le New York Times ont de leur côté souligné l'aspect inédit de cette condamnation. Le Washington Post titre sur un verdict "historique". "Le premier ex-président à devenir un criminel envisage de faire appel", note le New York Times. "Un moment extraordinaire pour le système judiciaire américain", estime aussi le Chicago Tribune.

La campagne chamboulée

Le Wall Street Journal souligne aussi que ce verdict "bouleverse" la campagne pour l'élection présidentielle américaine, à laquelle DonaldTrump se présente. Sa condamnation ne l'empêche toutefois pas de concourir à cette élection et son avocat a annoncé qu'il comptait faire appel "dès que possible".

En sortant du prétoire, Donald Trump s'est décrit en "homme innocent", fustigeant un procès "truqué" qui serait une "honte". Défiant, il a assuré que le "vrai verdict" tomberait le soir du scrutin, le 5 novembre, avant de rejoindre sa Trump Tower. Il doit y donner une conférence de presse ce vendredi.

Le milliardaire, qui souhaite regagner la Maison Blanche à l'issue de ce scrutin, n'a pas perdu de temps pour relancer sa campagne. "Je suis un prisonnier politique", a lancé le candidat républicain dans un appel aux dons publié jeudi soir, critiquant un procès instigué selon lui par son adversaire démocrate, le président sortant Joe Biden.

"Nul n'est au-dessus des lois", a réagi l'équipe de campagne de Joe Biden, prévenant que seul le "bulletin de vote" permettra que Donald Trump ne retourne pas dans le Bureau ovale.

Soutenu par le New York Post

Parmi les médias américains, Trump bénéficie dans cette affaire du soutien du New York Post, qui titre sur l'"injustice" dont il serait victime. "Un jury de New York fait de Donald Trump le premier président criminel après un coup politique", fustige le tabloïd conservateur.

Un soutien notable puisque ces dernières années, le New York Post s'était à plusieurs reprises montré critique envers l'ex-président, le raillant lors des résultats décevants pour le Parti républicain aux élections de mi-mandat en 2022 ou en mentionnant à peine en une l'annonce de sa candidature à la présidentielle de 2024.

Le New York Post s'est pendant longtemps affiché du côté de l'ex-président. En 2016, le tabloïd avait déclaré le soutenir dans la course pour la présidentielle. Même soutien en 2020, lors de sa campagne pour sa réélection.

130.000 dollars pour étouffer un scandale

Pendant six semaines, les jurés ont plongé dans les coulisses de la campagne présidentielle de 2016, finalement victorieuse mais où la peur d'un scandale sexuel semblait omniprésente dans le camp Trump. Stormy Daniels avait reçu, à quelques jours du scrutin, 130.000 dollars pour se taire sur une relation sexuelle qu'elle affirme avoir eue avec Donald Trump en 2006, quand il était encore un magnat de l'immobilier et du divertissement et qu'il était déjà marié à son épouse Melania.

Après deux jours de délibérations, les 12 jurés ont déclaré à l'unanimité Donald Trump coupable de l'ensemble des 34 délits de falsifications de documents comptables, destinées à cacher ce paiement.

Depuis 2023, ses inculpations dans quatre affaires pénales distinctes et ses trois condamnations au civil - des ennuis judiciaires qu'il qualifie de "chasse aux sorcières" orchestrée par les démocrates - ne l'ont pas empêché de remporter haut la main la primaire de son parti.

Article original publié sur BFMTV.com