En Haïti, un conseil de transition et “la possibilité d’un nouveau départ”

Dans un pays au bord du chaos, sans premier ministre depuis la démission d’Ariel Henry le 11 mars, la création officielle vendredi du conseil présidentiel de transition haïtien “signale la possibilité d’un nouveau départ”, se félicite la Communauté des Caraïbes, citée par Le Nouvelliste. La Caricom prévient toutefois qu’il “reste encore des défis de taille à relever”. The Economist résume sans doute le mieux la situation en parlant de “premiers petits pas”.

Le conseil, composé de neuf membres, doit choisir un nouveau premier ministre, explique CNN. Sept membres avec le droit de vote - qui s’engagent à ne pas se présenter aux prochaines élections - appartiennent au monde politique, au secteur privé et à la diaspora. Deux autres, issus de la société civile et du monde religieux, auront un rôle d’observateurs dans ce conseil, dont le mandat s’arrêtera au plus tard le 7 février 2026.

Sa première tâche, souligne le New York Times, sera de restaurer l’ordre et “tenter d’apporter de la stabilité politique à une nation dévastée par l’escalade de la violence des gangs et une crise humanitaire qui empire”.

La création du conseil a lieu “après des semaines de négociations tendues”, rappelle le Miami Herald, quotidien d’un État où vit une communauté de 500 000 personnes haïtiennes ou d’origine. Les discussions ont démarré il y a plus d’un mois à Kingston, “quand il est devenu clair que M. Henry ne serait plus capable de gouverner”, précise le Times. La Caricom, ainsi que la France, les États-Unis et le Canada, ont participé aux débats. Les négociateurs haïtiens, dans l’impossibilité de quitter leur pays, sont intervenus par visioconférence, note le Herald. La sélection de certains membres a été retardée par des menaces.

La famine menace

“Haïti a désespérément besoin d’une forme d’autorité au-delà du règne anarchique des gangs”, insiste The Economist. La crise dure au moins depuis le meurtre du président Jovenel Moïse en juillet 2021 mais fin février, les gangs ont profité du départ de M. Henry, parti négocier au Kenya la mise en place d’une force d’intervention, pour lancer une offensive et prendre le contrôle de l’essentiel de la capitale. Le port et l’aéroport sont à leur merci alors que le pays importe une grande partie de sa nourriture.

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